Depuis l'ouverture des travaux le 5 mars dernier, le Parlement camerounais est plongé dans l'inactivité en raison de la santé précaire du président sortant du Sénat, Marcel Niat Njifenji. Cette situation soulève des interrogations sur une possible session blanche et sèche.
À l'Assemblée nationale et au Sénat, le silence règne depuis près de deux semaines, laissant les deux chambres désespérément sans vie. Les activités parlementaires sont au point mort, et même les administrations des chambres gardent un mutisme prudent.
Selon des sources anonymes, le blocage découle de la volonté du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) de reconduire Marcel Niat Njifenji à la présidence du Sénat, bien que sa santé fragile l'empêche de voyager depuis Paris, où il est sous traitement médical. Malgré les tentatives pour le convaincre de regagner l'hémicycle, Njifenji a rechuté alors qu'un avion médicalisé était prêt à le rapatrier depuis Genève, où il est actuellement interné.
La première session ordinaire de l'année, dédiée à l'élection des présidents et des bureaux des deux chambres, se trouve ainsi dans une impasse. Au Sénat, la question de la succession de Njifenji, âgé de 90 ans, se pose avec acuité, laissant planer l'incertitude sur l'avenir de cette institution.
Cette situation bloque également la prestation de serment des membres récemment nommés au Conseil constitutionnel, ainsi que l'adoption d'une loi de finances rectificative, nécessaire en raison de la hausse des prix des carburants.
Bien que la session ait débuté sur une note de discours percutant de la doyenne d'âge de l'Assemblée nationale, Laurentine Koa Mfegue, dénonçant divers dysfonctionnements au sein du Parlement, le blocage actuel soulève des préoccupations quant à la gouvernance démocratique dans le pays.