La tête de Boukar Abdourahim mise à prix, Cavaye dans la tourmente

Le RDPC est aux prises avec une crise interne majeure, la fille aînée du renouveau, bastion jadis du RDPC perd sa position stratégique dominé à ce jour par l'opposition.

L'initiative de mobilisation de 100 000 jeunes pour soutenir la candidature de Paul Biya aux élections présidentielles de 2025, lancée par El Hadj Boukar Abdourahim, directeur du cabinet du président de l'Assemblée nationale, a été brutalement interrompue par le comité central du RDPC.

Cette décision, annoncée dans un communiqué de presse daté du 11 avril dernier est signé du ministre Jacques Famé Ndongo, secrétaire à la communication du comité central, a suscité de vives interrogations quant à ses motivations.

Des motivations obscures

La question reste posée : quel est l'élément déclencheur de cette interdiction ? Des motivations obscures? Quels en sont les raisons ? Selon certaines sources, le Lamido de Maroua, membre influent du RDPC dans le Diamaré et membre du Comité Central, serait à l'origine de cette interdiction.

Dans une correspondance adressée au secrétaire général du comité central, le Lamido dénonce les manœuvres d'El Hadj Boukar Abdourahim, notamment l'exclusion des autorités politiques et traditionnelles du Diamaré dans l'organisation de l'événement qui se tient pourtant à Maroua.

Aussi, la marche n'ayant pas été préalablement signalée au niveau des instances du parti chose grave décrit-il.

Pourtant le jour suivant, Cavaye, hiérarchie du parti dans l'Extrême-Nord l'Extrême-Nord, affirme avoir reçu la demande de son directeur du cabinet pour l'organisation de la dite marche et il lui en a donné autorisation.

Un conflit de leadership en perspective ?

Cette crise intervient à quelques mois des élections présidentielles, alors que le RDPC a besoin de présenter un front uni pour contrer l'offensive de l'opposition de plus en plus grandissante à Maroua.

Le grand rassemblement annoncé le 10 mai prochain pour soutenir la candidature du Chef de l'État fait plus de vagues que prévu au moment où le RDPC a besoin de tous ses fils et sympathisants pour une offensive contre le FSNC, le MRC et autres qui sont de plus en plus bien implantés sur le terrain avec ces jeunes qui adhèrent massivement du jour au jour.

Ce qui est sensé être une démonstration d'unité se transforme en guerre d'influence entre barons du parti, chacun cherche à tirer la couverture de son côté.

L'avenir du RDPC dans l'Extrême-Nord en jeu

À la veille des élections cruciales, le RDPC semble se déchirer de l'intérieur, un exercice très aimé de ses militants sachant que l'opposition en face se frotte les mains. L'avenir du RDPC dans l'Extrême-Nord reste incertain, sombre. La question est désormais de savoir si cette interdiction est un boycott déguisé ou un conflit de leadership au sein du parti. Quoi qu'il en soit, les militants du RDPC attendent avec impatience la suite des événements.

Les récents promus au Comité Central dans la tourmente

On se souvient des récents promus au Comité Central pour le compte de l'Extrême-Nord, ceux à qui revient désormais de faire la pluie et le beau temps dans la dite région. Se voyant donc ravir la vedette par l'initiative de Monsieur Boukar, initiative louable d'ailleurs puisqu'elle regroupe les acteurs de la société civile autour du RDPC, chose rare pour les autorités à l'Extrême-Nord capables d'en faire.

On se souvient encore du meeting de remerciements des nouveaux promus au Comité Central de loin égalable à celui organisé par l'honorable Salmana Amadou Ali du parti FSNC, 45 000 jeunes mobilisés. La suite des événements reste à écrire.