La diffusion d'une vidéo montrant la torture du chanteur camerounais Longue Longue a provoqué un tollé général dans la classe politique camerounaise, rapporte la BBC. Cette affaire, qui remonte à 2019, trouve son origine dans les prises de position politique de l'artiste lors de la présidentielle de 2018, selon l'enquête de la BBC.
D'après les informations recueillies par la BBC, les problèmes de l'artiste ont commencé après qu'il ait publiquement soutenu la victoire de Maurice Kamto à l'élection présidentielle. "Si vous voulez, sortez Maurice Kamto, on reprend les élections ville par ville, on va voir qui va gagner. Maurice Kamto va battre Paul Biya. Kamto a gagné les élections, vous avez volé", déclarait-il dans une vidéo, selon la BBC.
La BBC révèle que suite à la diffusion de la vidéo de torture, plusieurs personnalités politiques ont vivement réagi. L'opposant Maurice Kamto a condamné sur X cette "barbarie d'État" et exigé l'ouverture urgente d'une enquête. Le député Cabral Libii a qualifié ces images d'insoutenables, les décrivant comme "la traduction de la cruauté d'une poignée de 'commandants' de la République", rapporte la BBC.
Selon l'enquête de la BBC, l'avocat Akere Muna, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, s'est dit "profondément troublé par la vidéo bouleversante", qualifiant cet acte d'"abominable" et appelant à une "condamnation sans équivoque de tous."
Face à cette vague d'indignation, la BBC indique que le ministère de la Défense camerounais a réagi en annonçant l'ouverture d'une enquête par ses services spécialisés. Le Chef de la division de la Communication du Mindef a précisé que "les responsabilités seront établies et les conséquences tirées en fonction des résultats de l'enquête", selon les informations de la BBC.
La BBC rappelle que Longue Longue s'est fait connaître en 2001 avec son titre "Ayo Africa", dans lequel il dénonçait le colonialisme et le népotisme des dirigeants africains. Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu au Cameroun, alors que le pays se prépare pour de nouvelles échéances électorales.