La ville de Bamenda à nouveau dans la grève !

Dans son édition du 20 janvier 2017, le quotidien Le Jour rapporte que la ville de Bamenda dans la Région du Nord-Ouest est une énième fois plongée dans la grève. Et ce après le calme qui a suivi les villes mortes initiées par le Consortium des organisations de la société civile anglophone aujourd’hui interdit d’activité au Cameroun par l’arrêté de mardi dernier signé par René Emmanuel Sadi, le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD). Internet et les communications étant suspendues au Nord-Ouest, selon le quotidien, la grève qui a repris de plus belle aurait ete causée par la rumeur de l’interpellation de l’animateur de la radio Abakwa FM, communément appelé Mancho BBC.

En dépit du fait que l’accès aux réseaux sociaux ne soit plus possible, l’information d’une interpellation de Mancho BBC a tout de même réussi à circuler. «Craignant la réplique du soir où les réseaux sociaux avaient annoncé la séquestration des négociateurs syndicaux dans les services du gouverneur, les habitants ont joué de prudence. Ceux qui avaient ouvert les boutiques les ont refermées. Les propriétaires de véhicules ont garé. A partir de 10h, seuls quelques téméraires conducteurs de taxis et de motos osaient circuler», rapporte le quotidien. Mais d’après le journal selon des sources dignes de foi, Mancho Bbc de son vrai nom Bibixy Tse Mancho a été interpellé la veille et conduit hors de Bamenda.

Cet animateur a bâti sa réputation par ses comédies et ses émissions en pidgin. Son nom est aujourd’hui rattaché à la crise anglophone car le lundi 21 novembre 2016, lorsque des grévistes sont descendus à City Chemist, au milieu d’une grande foule, il a déployé un cercueil qu’il a dit avoir acheté à 80.000 FCfa. «J’ai acheté mon cercueil pour être tué et enterré dedans. Mes 3m de linceul y sont, donc vous n’allez pas souffrir. Ma voiture va convoyer mes restes au village. Laissez les soldats venir me tuer. Ce non-sens doit s’arrêter. Trop c’est trop», clamait-il, sur un véhicule.

Dans un document sonore de près de 5mn qui circulait alors, il donnait des directives sur la paralysie programmée du Cameroun anglophone. «Combattants anglophones, je suis le combattant de la liberté Mancho Bbc. Je vous envoie ce message ce matin pour vous remercier des stratégies du combat que vous mettez en place. Pour ceux qui sont à Bamenda, enlevez les barricades sur la route et restez dans vos maisons. (...) Nous allons porter le combat dans d’autres villes du Cameroun Anglophone. Je vous parle à partir de Buéa où nous planifions une grande protestation. Nous irons par la suite à Limbé et Kumba. Il est temps de libérer le Cameroun anglophone de 55 ans de domination française».

Selon des sources ce n’est pas la première fois que Mancho BBC défie les tenants de l’ordre établi. Il l’avait déjà fait en septembre dernier.