Laquintinie : les séquestrées désormais sous pression

L'hôpital menace de porter plainte contre elles

Thu, 2 Nov 2023 Source: www.camerounweb.com

Il y a quelques jours, la toile a relayé les images montrant les conditions de vie des femmes séquestrées à l'hôpital Laquintinie de Douala. Faute de moyens pour payer leurs frais d'hospitalisation ces femmes sont privées de liberté et livrées à elles-mêmes. Mécontent de la vidéo des femmes qui dénonce leur condition de vie à Laquintinie, l'hôpital aurait décidé de porter plainte contre elles.

L'information vient du lanceur d'alerte Nzui Manto. « Pour m’avoir contacté sur leur situation l’hôpital Laquintinie de Douala menace de porter plainte contre ces femmes emprisonnées depuis des mois au sein de l’hôpital. Elles y sont pour n’avoir pas eu les moyens de payer leurs factures de soins », rapporte la source.

Les faits

A l’hôpital Laquinitinie de Douala, la situation n’est pas du tout rose pour les mères qui n’ont pas les moyens de payer les soins de l’accouchement. Elles sont entassées dans une « prison » spécialement créée par l’hôpital. Abandonnées par l’Etat et leurs familles, ces femmes vivent de la générosité des bonnes volontés.

Une solidarité s’est créée entre elles. Elles survivent en se partageant les plats. Toutes confient leur sort à Dieu car personne ne sait quand elle sortira de cette prison. Selon certaines femmes, certaines mères ont fait plus de 6 mois dans cette prison d’un autre genre.

« Quand il y en a pour un, il y en a pour tous. Ce soir Dieu nous a bénit avec deux boules de couscous. Nous tous on trempe la main et on mange. Voilà notre salle. C'est ici la prison de Laquintinie. Il y a des gens qui ont fait 6 mois. Il n’y a que Dieu pour nous aider. Même la famille nous a abandonné », alerte une des prisonnières.

Une norme au Cameroun

La situation à l’hôpital Laquinitine de Douala n’est malheureusement pas un cas isolé. Au Cameroun, les hôpitaux prennent ces mesures draconiennes, déshumanisantes et humiliantes pour recouvrer les frais d’hospitalisation des patientes. Généralement elles quittent leurs « cellules » après des geste de solidarité d’âmes charitables. Les lanceurs d’alertes lancent régulièrement des cagnottes afin de mobiliser des fonds pour sortir des « prisons des hôpitaux du Cameroun » ces jeunes mères en difficulté financière.

Il y a quelques années le ministre de la santé, Manaouda Malachie avait ordonné la libération de certaines femmes enfermées dans des situations pareilles à Yaoundé.

Source: www.camerounweb.com