Laurent Esso : Le dernier des Mohicans

Paul Biya Et Laurent Esso Laurent Marie Esso est réputé ne pas aimer les honneurs

Mon, 9 Sep 2024 Source: L'Indépendant

Né le 10 août 1942, Laurent Marie Esso est réputé ne pas aimer les honneurs, ni les bains de foule. Magistrat hors hiérarchie de classe exceptionnelle, il a été nommé au très convoité poste de ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République le 22 septembre 2009. Secoué dans l’affaire Bibi Ngota journaliste décédé à la prison centrale de Kondengui. Bien avant çà, son nom avait déjà été cité dans plusieurs affaires d'envergure. On peut citer notamment son implication ou non dans l'affaire du Groupe Brutus.

Il faut dire que cette affaire prend sa source à partir d’une note d'informations adressée au Chef de l’Etat qui fait état de l'existence d'un groupe dénommé le Groupe Brutus, constitué des réseaux maçonniques qui tentent de noyauter l'entourage présidentiel avec l'implication avérée de la présidente de Pb Com International, la française Patricia Balme. Mais en tant que directeur du cabinet civil, il a surtout défrayé la chronique parce qu’ayant géré l'organisation du 32ème sommet de l'Oua en 1996. A cette époque, dit-on, la présidence de la République avait débloqué près de 4 milliards de Fcfa pour acheter 30 voitures de marque Mercedes. A la demande expresse du directeur du cabinet civil de l'époque, Laurent Marie Esso, le paiement s'est fait sans hésitation. Seulement, apprend-on aujourd'hui, ce marché de 30 véhicules livrés par Globauto ne fut pas déclaré aux services du fisc.

Pis encore, pour le même marché, et selon les mêmes sources, Justin Ndioro, le ministre de l'Economie et des Finances de l'époque, va dans la même foulée débloquer 1 milliard Fcfa. Ce qui va davantage étonner par la suite ses détracteurs, c'est qu'après le sommet de l'Oua, ces 30 Mercedes auraient été revendues par Globauto à raison de 28 millions de Fcfa à chacune.

A l’époque, l’on a prétendu que Laurent Esso devait dire aux Camerounais où est passé le reliquat en termes de milliards de Fcfa, surtout que paradoxalement, d'autres protagonistes sont actuellement en prison dans le cadre de la gestion de ce même sommet de l'Oua. Vrai ou faux ? Il semble que le succès de ces assises lui a valu sa nomination au poste de Sg/Pr. Mais à peine nommé, les mauvaises langues ont prétendu que si les désignations à un poste dans la haute administration relèvent du pouvoir discrétionnaire du Chef de l'Etat, la main invisible de Laurent Esso derrière le limogeage de certains Dg était certaine.

Ces langues d’aspic pensent à Emmanuel Etoundi Oyono, ancien Dg du Port autonome de Douala ou encore à Célestin Ndonga, ex-Dg de Electricity development corporation (Edc). On prétend qu’il serait derrière la nomination de Jean Marcel Dayas Mounoumé, curieusement après la sortie médiatique de Paul Biya sur les antennes de France 24, et vantant les prouesses réalisées par l'équipe dirigeante du Pad sous Etoundi Oyono.

Source: L'Indépendant