Laurent Esso aurait tenté d'assassiner Ayah Paul Abine

Laurent Esso Paul Ayah Abine Ayah Paul Abine affirme que le ministre Laurent Esso chercherait à l'éliminer

Thu, 13 Jul 2017 Source: cameroonweb.com

Laurent Esso aurait tenté d'éliminer physiquement Paul Ayah Abine, l'ancien avocat près la Cour Suprême, écroué depuis plusieurs mois à la prison, au Secrétariat d'Etat à la Défense (SED). C'est Paul Ayah Abine lui-même qui révèle l'information dans une lettre très touchante. Ci-dessous l'intégralité de la lettre.

Ma vie est entre les mains du Ministre de la Justice, de la présidence de la République, du député IGELLE Elias et leur complices.

Cette histoire, je l’ai gardée pour moi et ma famille pendant longtemps mais je pense qu’il est temps de la raconter aux Camerounais et au monde entier pour que nul n'ignore l’identité et l’intention initiale de mes comploteurs.

L’honorable Igelle Elias est derrière un ensemble de machinations commanditées par un cabinet noir (qui a pour but de m’éliminer) qui a pour chef le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso. L’honorable Igelle Elias qui m’a succédé comme député d’Akwaya (après notre victoire volée lors des élections municipales et législatives de l’an 2013 avec l’aide de son parrain, le feu Agbor Tabi) ne m’a jamais appelé après son ‘élection’, pas une seule fois – ni moi, ni aucun membre de ma famille.

Bizarrement, il a appelé ma femme le 19 janvier dernier (le jour même où des hommes non identifiés sont venus corrompre au moins un individu au siège de la Cour suprême pour qu’ils viennent leur montrer ma maison dans le but que vous pouvez tous imaginer) pour savoir si les gendarmes m’avaient déjà relâché, recommandant à ma femme de l’informer si jamais j’étais remis en liberté. Heureux de savoir que ma femme soit à Buéa et que j’étais seul dans notre résidence de Yaoundé, il a naturellement informé ses complices que le moment était propice pour dérouler leur plan. Il est également important de noter que parmi ces conspirateurs certains sont également hauts cadres de l’administration camerounaise actuellement en service et aussi à la présidence de la République et, surtout, l’actuel ministre de la justice. Les noms et les différents rôles de ces responsables sont jalousement gardés pour l’instant. Comme dans la mafia, on n’est jamais sûr de rien, un autre haut placé, à son tour, a espionné un membre de ma famille (par téléphone) pour s’assurer qu’effectivement j‘étais seul chez nous pour bien mener leur complot dans une discrétion absolue.

Alors que mon élimination physique bien programmée était juste question de temps, mon épouse, par intuition divine, a quitté pour Yaoundé très tôt ce fameux 21 Janvier 2017 et mon fils par la suite. Quand mes kidnappeurs sont venus ce samedi noir pour m’enlever, leur plan a été mis à mal par leur présence. Quelle catastrophe! Leur surprise était très visible. Le plan 'A' ayant échoué, il ne leur restait plus que la prison pour finir le travail. Il fallait maintenant rapidement passer au plan d’urgence, le plan – 'B'. Il n’était plus question de m’amener aux Tribunal Militaire comme ils ont indiqué à ma famille au moment de mon enlèvement (un tribunal militaire qui, selon eux, est opérationnel un samedi à environs 18 h), mais plutôt en direction du SED en plein chemin pour ledit tribunal.

Le Plan 'B' consistait à préparer une cellule spécial pour moi afin d’achever le plan initial. Mais grâce à Dieu, je n’ai jusqu’ici qu’une très mauvaise condition cardiaque, une baisse de mon acuité visuelle … Un mauvais état de santé en général, tout ceci est la conséquence d’une seule nuit dans une cellule ‘VIP’. Le gouvernement par la suite a choisi d’étouffer mon affaire pour leur permettre de m’éliminer en toute sérénité. Mais grâce aux réseaux sociaux, le monde entier est au courant du fait que je suis prisonnier ici sans la moindre inculpation depuis plus de 170 jours, le temps de peut-être créer les preuves contre moi, dans un pays qui est un État dit de droit. J’ai été traité de tous les noms sans qu’il y ait la moindre preuve pour justifier ce coup d’État politique. L’État a récemment opté pour des stratégies ‘soft’ et indirectes à mon endroit.

Mon cardiologue privé (par exemple) a insisté depuis le moment où j’ai contracté ces problèmes cardiaques pour que j’aie toujours à ma disposition un téléphone pour pouvoir alerter soit ma famille ou elle-même en cas de crise. Le médecin militaire a fait la même recommandation. Mais pour arriver au bout de leur plan initial, mes comploteurs s’opposent systématiquement à cela. Dieu seul sait ce qui serait arrivé si jamais la crise que j’ai eu jeudi passé était arrivée en pleine nuit, dans ma cellule avec l’impossibilité de sonner l’alarme pour que les gens me viennent en secours.

Et même dans l’état critique dans lequel je me trouvais à l’hôpital après avoir passé des heures dans la salle d’urgence avec les armes braquées sur moi, l’ordre est venu de Dieu tout-puissant pour qu'aucun membre de ma famille ait un téléphone à mes côtés pour pouvoir alerter la famille en cas d’urgence surtout parce que plusieurs médicaments d’extrême urgence n’étaiten pas vendus à l’hôpital. Ma famille était donc obligée de faire le tour de la ville, parfois à minuit et à minuit passé pour chercher certains médicaments d’urgence, quelque chose qui aurait pu être facile avec un moyen de communication à nos cotés. ‘Ah! Tant mieux si il meurt même; C’est un Anglofou!’ Pouvait-on entendre.

À mon âge, 67 ans, je n’ai pas une toilette interne dans ma cellule, ni l’accès direct aux toilettes de 22h à 6 h du matin. De telle sorte que je suis obligé de toquer la porte pour que, si jamais quelqu’un est à coté et me suis, la porte peut être ouverte pour que j’aille aux toilette. Et ces impétueux efforts pour me retenir font que je me libère souvent sur moi avant que la porte me soit ouverte pour que j’aille compléter le travail biologique aux toilettes. Mon fils et ma femme se sont subitement transformés en "ménagères" pour laver mes sous-vêtements au quotidien comme si j’étais un paralytique sur un lit d’hôpital faisant ses besoins sur lui. Tout ceci m’arrive sans que je comprenne pourquoi je suis ici, l’acte que j’ai posé qui ait heurté la loi, de quoi exactement on m’accuse.

Pensez-vous que l’État via leurs agents qui m’assassinent lentement et sûrement peuvent se dépêcher de m’emmener à l’hôpital si jamais ma vie était menacée comme c’était le cas le jeudi 29 Juin 2017 – cette vie qui est devenue leur jouet? NON’ NON ET ENCORE NON! Je pense dans le plus profond de moi que l’intention de l’État est de ne pas me laisser mourir dans ma cellule de peur de la réaction des Camerounais et surtout des Anglophones qui me soutiennent beaucoup tout en sachant que je n'ai commis aucun crime et que tout ceci m’arrive du fait de l’échec du plan 'A'. C’est une hypocrisie très palpable et l’hypocrisie est, selon moi, l’un des péchés capitaux.

C’est la raison pour laquelle, pendant un bon moment, le jour de cette crise mystique dont j’ai été victime, j’ai résisté d’aller à l’hôpital en absence de mon cardiologue privé et des membres de ma famille. Il fallait l’intervention du premier par téléphone et surtout de mon fils pour que je change d’avis. En tout cas – La douleur est terrestre et la mort c’est la mort!

Allez dire à tous les Camerounais et au monde entier: ma vie est entre les mains de la présidence de la République et surtout de Laurent Esso (qui peine à dire aux Camerounais ce qu’il a contre moi), le député Igelle Elias et leurs complices. Mais dites leur aussi que mon Dieu est grand, puissant et magnifique et que Il ne m’abandonnera jamais. Je lui rends grâce.

Source: cameroonweb.com