Le Cameroun a frappé : une affaire au palais de justice fait parler du pays

Une justice corrompue

Sun, 24 Dec 2023 Source: www.camerounweb.com

La victime témoigne sur la toile. Elle a vraiment été lésée par la justice, si les faits se sont déroulés exactement comme elle les a décrit.

L'enfer c'est le Cameroun. Ce sourire a quitté mes lèvres ce matin… J'ai passé la pire journée de ma vie aujourd'hui. J'ai fait un post le 22 novembre où je dénonçais le fait que je sois allée à la gendarmerie pour me faire entendre sur une plainte déposée par mon ex-mari.

Et que ce jour, les gendarmes là m'ont arrêtée. Étonnée, je leur demande ce que j'ai fait, sans m'avoir écoutée, ils m'ont déférée mon locataire et moi sous ordre d'un procureur au parquet. On a été libéré ce même jour vers 21h comme ça, sans nous entendre même nous parler, on n’a pas vu le procureur qui avait demandé de nous déférer.

On nous a signifié que l'affaire passait en flagrant délit le vendredi 24 novembre. Mon locataire et moi avons répondu présent ce vendredi 24 mais mon ex-mari qui est le plaignant n'était pas venu. Étant une affaire nouvelle, le juge nous a demandé si on désire renvoyer pour prendre des avocats, on a dit oui.

Il a donc renvoyé pour ce vendredi 22 décembre 2023. C'est où l'affaire prend le virage à 860 degré. On arrive au palais de justice vers 8h10. Le juge ouvre l'audience avec les affaires en délibérées. Youdom joue dans son téléphone, elle n'est même pas avec eux. J'attends mon nom et celui de mon locataire. Bim on se lève et on va à la barre.

Le juge appelle le nom de mon locataire, il dit non coupable pour la violation de domicile. Mon locataire ne comprend rien. Le procureur du ministère public lui demande de sortir du box. Il hésite ne comprenant rien. Elle le gronde, lui promettant Kondengui, le gars sort vite du box.

Le juge appelle mon nom. Il dit non coupable pour deux chefs d'accusation et coupable pour complicité de violation de domicile. Je calle, postée comme une statue. Qu'est-ce qui se passe ? J'entends seulement 129 460 où vous partez à Kondengui maintenant ? Quoi ?

Je lève la main. Il y a surement erreur. Ce n'est pas mon dossier. Je veux dire au juge qu'on n’a pas encore ouvert les débats, je n'ai jamais parlé, même donné ma version des faits. Le procureur me dit sauvagement de sortir du box.

Et que si je n'ai pas 129 460 francs, je descends à Kondengui. Elle demande à mon locataire de contacter les membres de ma famille. Dans tout ça, mon ex-mari n'est pas venu. Aux deux audiences, il ne s'est jamais présenté. Mais on a quand même rendu la décision où je suis coupable de complicité de violation de domicile.

Le procureur me demande de sortir du box, de lui donner ma carte et d'aller m'assoir avec les prisonniers venant de Kondengui. Je ne comprenais toujours pas ce qui se passait. J'étais perdue. Massah, j'ai pleuré même pour 200 mille aujourd'hui.

Même l'avocat qui était venue me défendre m'a trouvée déjà arrêtée. Mon mandat d'incarcération devrait être établi et je partais avec les autres prisonniers. J'ai compris que l'affaire était vraie quand je voulais faire pipi.

J'ai été accompagnée par un gardien de prison. Mon fils est venu avec l'argent que mon avocat est allé déposer et ils m'ont remis ma carte. J'ai pleuré. C'est ça la justice de notre pays ? Est-ce qu'on peut condamner quelqu'un sans l'avoir écouté ?

Est-ce qu'on peut condamner quelqu'un sans que le plaignant ne soit venu dire ce qu'il reproche à l'autre ? Chapeau les boss, le pays ci est vraiment pour vous. Désolée pour les fautes. Je masque ma rancœur avec de l'humour. Je laisse le sommeil me bercer maintenant. Ce qui ne te tue pas te rends plus fort.

Source: www.camerounweb.com