Le Cameroun atteindra difficilement les 5% de croissance - Gicam

Andre Fotso André Fotso

Tue, 13 Oct 2015 Source: cameroon-info.net

Le patronat camerounais est pessimiste quant à la croissance. C‘est ce qui ressort globalement à la lecture du Bulletin du Gicam numéro 63, parution du mois de juillet 2015. Selon le président de ce groupement des patrons d’entreprises, André Fotso: «alors que 2015 aurait dû être une année décisive dans la quête d’une croissance à deux chiffres, les différentes estimations laissent voir qu’on atteindra difficilement les 5% de croissance dans les cinq prochaines années».

Selon le quotidien Le Jour, parution du lundi 12 octobre, le président du Gicam égraine alors dans cette sorte de pamphlet, le chapelet des inquiétudes des chefs d’entreprises dans un «environnement dont plusieurs aspects se sont dégradés; certaines pesanteurs, au mieux demeurent, ou au pis s’amplifient, tandis que de nouvelles contraintes se sont apparues».

Pour illustrer ses craintes, le Gicam note d’abord le peu d’engouement dans la mobilisation pour la mise en œuvre des recommandations du Cameroon Business Forum. Aussi déplore-t-il l’«imprévisibilité des réglementations qui régissent notre cadre des affaires qui s’est manifestée par la loi des finances qui s’est, une fois de plus, illustrée par de bien curieuses innovations».

André Fosto regrette aussi le fait qu’au Cameroun, l’objectif de maximation des recettes à court terme continue de prendre le pas sur la nécessité des reformes pour l’avènement d’une fiscalité de développement dans notre pays dans une perspective de moyen terme. Dans ces «curieuses innovations», le Gicam cite par exemple l’augmentation de 100% du taux du minimum de perception de l’impôt sur les sociétés.

Le bulletin du Gicam dresse aussi une analyse de l’impact des dépenses publiques sur la croissance de l’économie camerounaise, et note que, malgré la forte croissance observée au cours de ces dernières années, la contribution des investissements publics à la croissance est restée en deçà de 4%. Il propose alors à l’Etat de réduire «drastiquement» les budgets de fonctionnement au profit du budget d’investissement public dont l’impact est positif à court terme sur la croissance. Pour Narcisse Chassem, l’auteur de cette analyse, le capital humain doit rester prioritaire dans l’allocation budgétaire de même que les infrastructures qui sont critiques pour les investissements privés, peut-on lire dans les colonnes de Le Jour.

Le trimestriel du patronnât évoque aussi la chute des prix du pétrole brut et les effets probables sur l’économie camerounaise et explique que: «La baisse des prix pétroliers devrait réduire les prix des produits importés et faire reculer l’inflation. Cependant, du fait de l’engorgement du port de Douala et l’appréciation du taux de change dollar/euro, cet effet, reste limité. Par ailleurs, le gouvernement n’envisagerait pas de réduire les prix du carburant à la pompe. Le surplus ainsi dégagé devrait lui permettre de combler les manques à gagner de la chute des prix mondiaux de pétrole brut. Par conséquent, l’effet de la baisse des cours mondiaux du brut sur l’inflation serait neutre».

Pour accélérer la croissance économique du Cameroun, le Gicam estime qu’il faut publier tous les textes d’application de loi régissant les zones économiques et la mise en place effective des premières zones, l’implication à 40% au moins des entreprises nationales dans la réalisation des grands chantiers, le respect des délais de réalisation de ces grands projets, l’intensification de la lutte contre la concurrence déloyale, la mise en œuvre de l’agence des promotions des exportations etc.

Source: cameroon-info.net