Le Cameroun devient très risqué: les hommes de Biya déchaînés

Paul Biya Palais Unite Image illustrative

Fri, 19 Jul 2024 Source: www.camerounweb.com

Le gouvernement camerounais durcit le ton à l'approche de la présidentielle de 2025. Un arrêté pris par le préfet de Mfoundi, interdisant de séjour dans son département toute personne "outrageant dangereusement les institutions", a suscité de vives critiques de la part de l'opposition, qui dénonce une dérive autoritaire.

Cette mesure fait suite à une série de réunions tenues par les stratèges du président Paul Biya, au cours desquelles la question de l'opportunité d'organiser les prochaines élections municipales et législatives en 2026 a été discutée. Lors d'une conférence de presse le 3 juillet, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a mis en garde deux leaders de l'opposition, Maurice Kamto et Cabral Libii, et a appelé les médias à faire preuve de plus de responsabilité dans un contexte préélectoral.

Une seconde réunion, plus discrète, s'est tenue avec l'appareil sécuritaire de l'État, au cours de laquelle le ministre de la Défense a déclaré qu'"il n'y aura aucune tolérance" pour ceux qui tenteraient de créer des troubles avant, pendant ou après les élections. Le préfet de Mfoundi a pris cette déclaration au mot et a signé un arrêté interdisant de séjour dans son département toute personne appelant à un soulèvement contre les institutions ou entreprenant des actions susceptibles de troubler gravement l'ordre public.

Cette mesure a provoqué de vives réactions de la part de l'opposition. Cabral Libii a dénoncé une "dérive autoritaire frappante et inadmissible", tandis que Maurice Kamto s'est dit préoccupé par les opérations d'inscription sur les listes électorales. Deux militants du parti au pouvoir ont même menacé de "coup d'État militaire" en cas de victoire du MRC.

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