Quels sont les pays émergents ? Quels sont les effets non désirés de l’émergence, et quelles sont ses perspectives au Cameroun ? Jean Marie Atangana Mebara l’ancien secrétaire général de la Présidence de la République en prison depuis 2008 dans le cadre de l'Operation Epervier, publie une longue tribune dans le quotidien Le Jour de ce lundi 13 juillet 2015.
Selon lui, « dans la plupart des pays émergents, le développement a été soutenu par trois moteurs principaux : un Etat proactif en matière de développement, des marchés mondiaux accessibles et une innovation déterminée en matière de politique sociale ».
L’ancien secrétaire général de la Présidence de la République passe au crible le document « Cameroun Vision 2035 » publié en juin 2009, ainsi que le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) défini comme cadre de référence de l’action gouvernementale pour la période 2010-2020.
Il écrit : « A l’examen attentif de ces documents, je suis parvenu à la conviction que l’on aurait pu et que l’on peut encore être plus ambitieux par rapport à notre avenir commun, dans les domaines ci-après : l’environnement, l’agriculture bio,, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’éducation, et la formation, la recherche et l’innovation, la décentralisation ».
Il ajoute, plutôt pessimiste : « Autant l’émergence n’est guère envisageable sans les infrastructures de base, autant il est illusoire de rêver d’émergence durable sans qu’aient été solutionnés les problèmes essentiels tels que la participation efficiente des citoyens à la gestion de la cité ».
Au moment de proposer un bilan six ans après le lancement de la vision 2035 et du Dsce, Jean Marie Atangana Mebara n’y va pas par quatre chemins : « D’abord pour les dates avancées, le Cameroun a déjà enregistré des retards importants dans son programme. Ce constat est largement partagé au Cameroun et à l’extérieur ».
S’agissant des perspectives, il suggère de « se concentrer sur deux points : d’une part comment mettre en œuvre les politiques, projets et programmes identifiés comme devant conduire à l’émergence ? D’autre part comment mobiliser les Camerounais à participer tous à la réalisation de ce rêve censé être commun ? »
Sans doute en référence au contexte politique actuel au Cameroun, l’ancien secrétaire général de la Présidence de la République précise que cette sortie n’est pas à caractère politique : « Pour terminer, j’émets le vœu que ce modeste papier ne soit pris que pour ce qu’il veut être : une contribution citoyenne à un débat qui doit vraiment être national, et rien de plus ! »