Le Cameroun n’a pas le contrôle total de Bakassi - Osih

Pour Joshua Osih, premier Vice-président du Social Democratic Front (SDF) et député du Wouri Centre à l’Assemblée Nationale, le Cameroun n’a pas encore le contrôle total de la péninsule de Bakassi qui lui a été rétrocédée suite à l’accord de Greentree, signé le 12 juin 2006 avec le Nigéria.

« C’est toujours une zone militaire et policière. Les gens ne peuvent pas circuler librement. J’en veux pour preuve le fait que les fonctionnaires affectés là bas préfèrent fuir, y compris les autorités administratives, notamment les sous-préfets. » Indique le parlementaire dans une interview accordée au quotidien La Nouvelle Expression, édition du lundi 24 août 2015.

Il déplore par ailleurs la lenteur observée dans les travaux de construction de la route Loum-Kumba-Ekondo Titi-Mundemba-Akwa, le plus important projet pouvant, selon lui accélérer le développement de cette partie du Cameroun. « Cette route est le seul projet nécessaire pour le développement du Ndian aujourd’hui, car, elle pourrait ouvrir une voie d’accès au marché nigérian. Le pôle économique du Sud-est du Nigeria. Akwa est plus proche de Port Harcourt et de Calabar. » Fait-il savoir. « Si la route allant de Loum à Akwa est réalisée, ajoute-t-il, Bakassi deviendra un des plus grands marchés de la sous région. Les gens pourront confortablement vivre à Mundemba et vaquer à leurs occupations dans la journée à Bakassi. »

Selon Joshua Osih, tout autre projet initié par le gouvernement avant la construction de cette infrastructure serait contreproductif. « Tous ces projets ne servent à rien tant que le projet infrastructurel fondamental qu’est la route Loum-Kumba-Ekondo Titi-Mundemba-Akwa est bloqué », avise-t-il. Le parlementaire présente les populations de Bakassi comme étant de grands travailleurs, que ce soit en matière agricole ou en matière de pêche.

« Le Ndian est l’un des maillons essentiels du plus grand bassin de production de cacao du Cameroun. Le bassin de Kumba. Le delta de Bakassi est considéré comme étant la zone qui produit le plus de poissons au Cameroun. Cette zone alimente les marchés de Limbé, de Douala et le reste du Cameroun. Ainsi que le marché nigérian à travers Oron, Calabar et Port Harcourt. » Explique l’homme politique.

Des activités qui, selon lui, pourront connaître un véritable coup de pousse avec la construction d’une route viable menant à cette zone. Il regrette également les problèmes sécuritaires dans cette péninsule. Mais à côté de ces notes négatives, le cadre du principal parti de l’opposition au Cameroun salue la cohabitation harmonieuse entre les ressortissants camerounais et nigérians dans cette presqu’île.