Les autorités locales, par la voix ministre Minette Libom Li Likeng, ont récemment remis en cause la fiabilité et les points faibles des informations circulant sur les réseaux sociaux
Le projet de loi relatif à l’utilisation des données numériques des consommateurs est « déjà en chantier » au Cameroun, a-t-on appris mardi auprès des services compétents du ministère des Postes et Télécommunications.
La loi pour la protection des données à caractère personnel, en encadrant le processus de collecte, de traitement, de transmission, de stockage et d’usage de telles données, entend ainsi lutter contre les atteintes à la vie privée.
Les autorités locales, par la voix du chef de ce département, Minette Libom Li Likeng, ont en effet récemment remis en cause la fiabilité ainsi que les points faibles des informations circulant sur les réseaux sociaux, caractérisés par les spams reçues de personnes inconnues, la diffusion de malwares et autres virus, la présence de cyber-délinquants, le vol d’identité, la problématique du respect de la propriété intellectuelle et de la protection des données à caractère personnel.
Présentant le renforcement de la confiance dans l’utilisation de ces réseaux sociaux comme un « deuxième et important défi », la ministre estime, de plus, que le modèle économique qui est celui des principaux acteurs des réseaux sociaux, reposant sur une collecte d’information à des fins commerciales, « incline vers une utilisation des données des utilisateurs en violation de leurs droits de propriété ou sans respect de leur vie privée ».
La législation en gestation, prévue dans le cadre du plan stratégique « Cameroun numérique 2020 », prône une revue des lois sur les communications et le commerce électronique, la propriété intellectuelle, la cyber sécurité et la cybercriminalité en associant toutes les parties prenantes, afin de les adapter à ce nouvel environnement.
Il prévoit aussi l’élaboration d’une loi sur la protection des données à caractère personnel, en encadrant le processus de collecte, de traitement, de transmission, de stockage et d’usage de telles données afin de lutter contre les atteintes à la vie privée.
Il convient de noter que, en dehors du fait que le Cameroun dispose d’une loi sur la cyber sécurité depuis une année, l’annonce d’une proposition de loi contre les atteintes à la vie privée intervient à l’heure où, depuis bientôt un mois, les médias à capitaux publics du pays, à travers force dossiers, ont entrepris de démontrer la côté néfaste des réseaux sociaux.
Face au nouveau tour de vis annoncé, le président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (MCPSD, opposition), Vincent Sosthène Fouda, met en garde quant au discours des médias gouvernementaux ainsi que la prise de position sur le sujet du président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, les considérant comme « une provocation, du carburant déversé et qui n’attend qu’une étincelle pour tout embraser ».
Pour lui, le jour où il décidera de régenter les réseaux sociaux à sa guise, le régime de Yaoundé, « déjà au bord du précipice, y plongera sans avoir été poussé ».