Le Centre attend toujours son gouverneur

43338 Joseph Otto Wilson111016500 Otto Wilson, décédé en France en octobre 2016

Mon, 30 Jan 2017 Source: Le Messager

Alors que la région la plus stratégique, attend toujours la nomination d'un gouverneur, pour remplacer Otto Wilson, décédé, le département du haut Nkam, n’a toujours pas reçu de remplaçant, dans le fauteuil de préfet. Des vacances préfectorales, qui en rajoutent à l’inertie dans les postes de commandement.  

Décédé en France, au mois d’octobre 2016, des suites d’une longue maladie, l’administrateur civil, Otto Wilson, jusque-là, gouverneur en fonction, dans la région du Centre, n’a toujours pas de remplaçant à son poste. Trois mois déjà, et la vacance au poste se poursuit. Depuis lors, les différentes rencontres, à l’instar des conclaves liés à la décentralisation ou à l’insécurité, le siège du gouverneur de la région du centre est souvent resté vide.

Même René  Sadi, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, semble s’accoutumer de la vacance. Quelques esprits mal habiles n’hésiteront pas à dire que dans tous les cas, l’administration continue ; le secrétaire général de la région, remplace valablement le gouverneur, dans la prise des décisions. « En l’absence du gouverneur, c’est le secrétaire général qui fait tout. Bénéficiant de l’autorisation du ministre René Sadi, il a organisé le service de manière à ce que l’absence du gouverneur ne se ressente pas trop » explique un administrateur civil, approché.

Il reconnaît  quand même que l’absence d?un gouverneur, dans la région la plus politique et siège des institutions de la République, ne s’explique pas. Il est certes vrai que dans la ville de Yaoundé où, il y a diversité de possibilités : les préfets, les ministres, le premier ministre, le président de la République, la présence du gouverneur, ne paralyse pas assez la prise des décisions et la gestion des dossiers ; il reste qu’il y a péril dans le commandement. Outre la vacance au poste de gouverneur du Centre, il y a celle de la préfectorale dans le département du Haut Nkam, région de l’Ouest.

Il y a environ  six mois, l’administrateur civil, Essoa Eloi Gabriel, jusque-là, dans ses fonctions de préfet du Haut Nkam, à la suite d’une embrouille, est par un arrêté signé du président de la République, Paul Biya, est porté au poste de secrétaire général de la Communauté urbaine de Yaoundé. Selon certaines sources, l’ex-préfet, quoique conscient que le premier adjoint préfectoral, assure les missions de continuité et d’intérim, s’offre des espaces de vent, pour aller ventiler son bureau, en attendant la nomination de son remplaçant.

Certaines langues affirment, que plusieurs postes de commandement, plus nombreux dans les sous-préfectures, sont vacants ; ce qui fait perdurer l’inertie. Plus grave la banalisation des fonctions étatiques.

Un grand coup politique en préparation

A ceux qui ont voulu opposer le principe de la hiérarchie des normes, au prétexte qu’un arrêté nommant le préfet en fonction au poste de Sg, ne peut prédominer sur le décret qui a fait de Essoa Eloi Gabriel, le préfet du Haut Nkam, des thuriféraires et quelques apparatchiks du Renouveau, estiment qu’il s’agit de deux textes qui concernent la même personne ; mieux, le discrétionnaire est dans ce cas, l’exclusivité du président de la République.

« L’arrêté ne prend pas le dessus sur le décret, mais il prime simplement parce que, c’est le dernier-né » explique-t-on. « Quand bien même ce serait le cas, pourquoi complexifier et se compliquer la tâche, dans un pays où, il y a beaucoup d’administrateurs civils en attente. Il s’agit là, de la traditionnelle embrouille politique. Une incohérence, une gouvernance par à-coups et par improvisation ; la démonstration que le président Paul Biya reste le seul maître du jeu » explique un  juriste.

« Le président Paul Biya, est un homme atypique. Si ce n’est l’inertie, l’attentisme habituel, rien n’explique objectivement, la non nomination d?un gouverneur à la région du Centre. Sauf à croire que le chef de l’Etat est à la recherche d’un oiseau rare, qui correspond au principe de l’équilibre régional » lance un cacique du régime. Selon des sources internes au ministère de l’Administration territoriale et à la présidence de la République, des textes dans ce sens ont été préparés et attendent dans le parapheur du président.

Spécialiste des surprises et des moments inattendus, les président de la République, laisse-t-il s’amonceler une grande quantité des textes, dans la perspective, de signer le moment venu, une avalanche des décrets, à l’effet de siffler la fin de la récréation, mais surtout de diriger et ramener toute l’attention vers lui ? « Avec la crise anglophone qui semble le préoccuper sérieusement, le président de la République, prépare un coup fumant. Des nominations à tout vent, un possible réaménagement gouvernemental, participent de ses armes qu’il pourrait utiliser en dernier lieu, comme un joker » conclut un des affidés du régime.

Source: Le Messager