Pas moins de 473 ouvriers sur les 740 employés du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (CNIC) seront licenciés d’ici la fin du mois de septembre 2016, pour motif économique. Selon une source du CNIC, ils seront reversés dans la sous-traitance. Ladite source révèle que le Directeur Général, Alfred Forwei Mbeng, a «annoncé la mauvaise nouvelle à l’ensemble du personnel du site de production de Douala, le vendredi 16 septembre 2016 et à celui de Limbe jeudi 1er septembre 2016», peut-on lire dans Le Quotidien de l’Économie du mercredi 21 septembre 2016.
Les ouvriers sont évidemment contre ce plan social et jugent le chiffre de 473 licenciements excessif, arguant que le DG mène un train de vie princier. «Les ouvriers citent par exemple la location d’hélicoptère pour ses déplacements personnels, l’achat de deux voitures à hauteur de 100 millions de FCFA et le recrutement, ces derniers jours, de trois personnes issues de la famille d’un ancien Premier Ministre», peut-on lire. «Comment comprendre que les caisses de l’entreprise ne disposent pas d’agent lorsque le DG part en mission avec pas moins de 10 ouvriers», fustige un ouvrier sous le sceau de l’anonymat.
Le journal indique que les salariés sont fortement mobilisés et comptent écrire au Président de la République. «Le DG doit s’attaquer véritablement au problème de faux diplômes qui plombe la société depuis un certain temps au lieu de licencier les gens», estime un ouvrier mécontent, ajoutant que l’enquête du Cabinet Industry Consulting (CIC) a coûté 200 millions de FCFA permettant de mettre sur la sellette 128 personnes.
Pour des départs apaisés, la direction générale doit communiquer par écrit aux délégués du personnel la liste des travailleurs qu’elle propose de licencier en précisant les critères de choix retenus, indique le journal. «Les délégués sont tenus de faire parvenir leur réponse à l’employeur dans un délai de 8 jours. La communication de l’employeur et la réponse des délégués du personnel seront transmises sans délai au Ministre chargé du travail pour arbitrage», rassure le DG du CNIC.