Le DG des douanes accusé de clientélisme

La Douane camerounaise doit produire 750 milliards de FCFA de recettes pour le compte de l’exercice 2016. Mais en ce moment, le débat se focalise sur la gestion d’Edwin Fongod Nuvaga, nommé directeur général le 21 décembre 2015. Ce dernier est notamment accusé de clientélisme, fait savoir L’Œil du Sahel dans les kiosques ce 14 novembre 2016.

Conséquences, cinq projets des nominations effectuées par ce dernier se retrouvent dans la rue, une grande première, souligne notre confrère. «Les critiques portent sur le fond des projets, c’est-à-dire les nominations qui, même si elles ne sont pas encore validées par le Ministre des Finances et le Premier Ministre, montrent qu’elles ont été faites dans une précipitation suspecte, dans une atmosphère de favoritisme et surtout dans une discrimination affichée et assumée à l’endroit de certaines régions du pays», écrit l’auteur de l’article.

Dans ces nominations, des doublons sont constatés, affirme L’Œil du sahel. «L’actuel chef secteur des Douanes de l’Extrême-Nord se voit par exemple attribuer deux postes. Dans un des cinq projets de nominations, il est muté à la tête du secteur des Douanes de l’Adamaoua. Et dans un autre, le seul d’ailleurs soumis à la signature du Premier Ministre, il se trouve bombardé dans les services centraux au poste stratégique de Chef d’inspection à l’Inspection des services des Douanes. Ce n’est pas le travail de ce gabelou sérieux qui est remis en cause, mais le manque de vigilance du directeur général ou du moins, du comité mis en place, par ses bons soins pour préparer ce vaste mouvement, le dernier de cette ampleur date de janvier 2011».

Une autre incongruité, fait remarquer le journal, c’est «le triste sort réservé à la circulaire du 12 octobre 2015 du Premier Ministre dans laquelle il instruit son gouvernement de libérer les retraités. Manifestement, le directeur général n’en a pas tenu compte. Pour le bonheur de nombreux gabelous retraités dont Tcheugoué Tchouapou Didier, inspecteur principal des Douanes nommé inspecteur vérificateur à la Brigade des Enquêtes des Opérations en régime du Droit Commun. Le brave homme est pourtant officiellement en retraite depuis octobre 2016. Mais comme il n’est pas le seul dans ce cas…».

Ce n’est pas tout. Fongod Nuvaga est accusé de favoritisme. «S’il est admis que pour mener à bien ses missions, Edwin Fongod Nuvaga doit s’entourer d’hommes et de femmes de confiance, une lecture attentive de ces projets de nominations suscite tout de même de nombreuses interrogations que les proches du directeur général mettent sur le coup d’un procès d’intention. Et c’est dans les secteurs des Douanes du Littoral I et II que cela transparaît le plus aux yeux des détracteurs d’Edwin Fongod Nuvaga. En effet, le DG des Douanes a proposé à la tête du Bureau Principal Hors Classe de Douala Port I, Dinga Georges Geba.

Ce bureau, faut-il le rappeler, est le plus grand bureau des Douanes d’Afrique centrale, car il rentre en moyenne par jour dans les caisses de l’État, entre 1 et 1,5 milliard de FCFA. C’est à cette structure qu’il revient de libérer la marchandise du port. Quant à la prise en charge pour la sortie du port, elle revient au commandant des Douanes Acha Kennedy Ngu, proposé à la tête du Groupement actif du Littoral I. À la tête du secteur des Douanes du Littoral II, en charge de tout ce qui est hors espace portuaire, autrement dit responsable de corriger les erreurs ou les manquements du Bureau hors classe de Douala Port I et du commandant du groupe actif, il a également proposé un des siens, Tanjoh Jerry Naah», renseigne encore le journal.

Une autre récrimination notée par notre confrère, la discrimination. «Dire que l’unité nationale est malmenée dans ces projets de nominations est un doux euphémisme. Les régions septentrionales en payent, en tout cas, un sacré prix. Sur les 7 directeurs et assimilés actuellement en fonction, 2 sont originaires des régions septentrionales : Damna à la Législation et Alim Boukar à la Brigade des Enquêtes. L’actuel projet des nominations, qui épouse les contours de l’organigramme de 2014, prévoit la nomination de 11 directeurs et assimilés. Or, en parcourant les projets de nominations, il apparaît qu’un seul ressortissant des régions septentrionales a été proposé : Bello Séraphin. Un sacré recul, car alors que le nombre de directions croît, les gabelous nordistes eux, trinquent».