Le FMI débloque 65 milliards FCFA en faveur du Cameroun

Le Cameroun oeuvre pour une économie résiliente

Fri, 25 Feb 2022 Source: L’Economie - n° 02319

C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public hier, 24 février 2022 par Louis Paul Motaze, ministre des Finances.

Le Cameroun vient de bénéficier d’un décaissement du Fonds monétaire international (FMI) d’un montant de 82,8 millions de DTS soit environ 65 milliards de FCFA. Ce qui porte à un peu plus de 160 milliards de FCFA le montant des décaissements du FMI en faveur du Cameroun, dans le cadre du nouveau programme économique et financier.

« Au terme des discussions entamées avec le Cameroun et l’équipe pays du Fonds monétaire international en décembre dernier, le Conseil d’administration de cette institution vient de conclure, ce 23 février 2022, les consultations au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) » souligne dans un communiqué Louis Paul Motaze, ministre des Finances. C’est la conclusion favorable de cette revue précise le Minfi qui a favorisé le décaissement du montant susmentionné. Aussi , Louis Paul Motaze martèle que les administrateurs du FMI ont marqué leur satisfaction par rapport aux avancées enregistrées en matière de gouvernance et de transparence notamment en ce qui concerne la gestion des fonds Covid-19 , et encouragé les autorités à poursuivre la mise en œuvre des réformes structurelles, singulièrement en matière de gestion des finances publiques. « Le gouvernement saisi l’occasion pour exprimer sa profonde gratitude au FMI pour ses importants concours financiers…dont l’utilisation permettra d’atténuer les effets socioéconomiques de la crise sanitaire et de contribuer à la consolidation des réserves de change, singulièrement en matière de gestion des finances publiques » peuton lire dans le communiqué de Louis Paul Motaze.

Economie résiliente

L'économie camerounaise s'est montrée résiliente et se remet progressivement de la pandémie de COVID-19, avec des risques globalement équilibrés. Les accords de la FEC et du MEDC ont soutenu les efforts des autorités pour parvenir à une reprise post-pandémie rapide, renforcer la viabilité extérieure et budgétaire à moyen terme et mettre en œuvre leur programme de réformes structurelles vers une croissance soutenue, plus inclusive et diversifiée » a déclaré Kenji Okamura, Directeur Général Adjoint et Président par intérim du FMI à l’issue de la discussion du Conseil d’administration. Dans la même veine, il a ajouté : « La performance du Cameroun dans le cadre du programme reste sur la bonne voie et les réformes structurelles progressent, bien qu'avec des retards dans certains domaines clés. Les autorités sont déterminées à atteindre les objectifs du programme et à accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes pour soutenir la diversification économique tirée par le secteur privé. La mise en œuvre efficace et résolue des réformes des autorités, en particulier pour renforcer davantage la transparence, la bonne gouvernance et le cadre de lutte contre la corruption, est essentielle pour aider à catalyser un financement supplémentaire des donateurs ».

0, 5% de croissance en 2020

Selon le FMI, l’économie camerounaise s’est montrée résiliente. La croissance économique en 2020 a atteint 0,5 %, plus que prévu, tirée principalement par la résilience du secteur secondaire. La croissance a atteint un creux record de -2,2% en glissement annuel au T2-2020, avant de commencer à se redresser progressivement pour atteindre 3,2% au T2-2021. « Les perspectives économiques restent positives mais avec de grandes incertitudes. En supposant que la pandémie recule progressivement, la reprise en 2021, soutenue par le secteur non pétrolier, devrait se poursuivre, avec des taux de croissance atteignant 4,5 % en 2022 et 4,8 % à partir de 2023 » précise le FMI. Les accords FEC-MEDC triennaux du Cameroun ont été approuvés le 29 juillet 2021 et s'articulent autour de cinq piliers : atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie tout en assurant la viabilité intérieure et extérieure ; renforcer la bonne gouvernance et renforcer la transparence et le cadre de la lutte contre la corruption ; accélérer les réformes budgétaires structurelles afin de moderniser les administrations fiscales et douanières, de mobiliser les recettes, d’améliorer la gestion des finances publiques, d’accroître l'efficience des investissements publics et de réduire les risques budgétaires liés aux entreprises publiques ; renforcer la gestion de la dette et réduire les facteurs de vulnérabilité liés de la dette ; et mettre en œuvre des réformes structurelles pour accélérer la diversification économique, ren- forcer la résilience et l'inclusion fi- nancière et promouvoir l'égalité des genres et une économie plus verte.

Source: L’Economie - n° 02319