Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maigari savent désormais ce qui leur reste à faire. Leur fief n’autorisera aucune initiative égoïste ou solitaire. S’ils veulent être soutenus, ils doivent unir leurs forces et leurs intentions.
Le Collectif des citoyens du grand nord donne à son tour, après les sages, un ultimatum pour une coalition entre Bello Bouba et Issa Tchiroma : « Le grand nord ne restera pas spectateur impuissant d’une division suicidaire entre vous eux ».
Nous, collectif citoyen issu des forces vives du grand nord et de sa diaspora, lançons un appel solennel et sans parti pris à M. Bello Bouba Maigari et M. Issa Tchiroma Bakary, tous deux candidats déclarés à l’élection présidentielle de 2025. À quelques jours de l’ouverture officielle de la campagne, le 28 septembre 2025, l’heure est venue de faire preuve de leadership historique en privilégiant l’unité sur les ambitions personnelles.
Notre appel s’articule autour des constats et engagements suivants : une conjoncture unique favorable au changement : jamais depuis des décennies, le contexte n’a été aussi propice à une alternance politique.
Le président Paul Biya, âgé de 92 ans, malgré sa candidature, peine à lancer sa campagne et à mobiliser en dehors du cercle de son élite politique. Son régime montre des signes d’essoufflement : mauvaise coordination de l’équipe au pouvoir, performances socio-économiques en berne et déconnexion des dirigeants vis-à-vis des aspirations de la population et de la jeunesse. Cette situation offre une opportunité historique de rupture avec le système en place.
Le poids décisif du grand nord dans les urnes : le grand nord, longtemps considéré comme un bastion électoral du régime, est en passe de devenir l’arbitre du scrutin. Sa forte population et la prise de conscience politique de nos communautés – en particulier parmi les jeunes – confèrent à l’élite politique nordiste une responsabilité majeure dans le choix du prochain président.
Vos démissions récentes de l’appareil gouvernemental ont déjà ébranlé le socle politique sur lequel reposait en partie la longévité du régime Biya. Il est clair désormais que sans l’adhésion du grand nord, aucun pouvoir ne peut se maintenir indéfiniment. C’est pourquoi l’unité de vos candidatures est cruciale pour porter la voix de l’opposition.
Nécessité impérative d’une coalition immédiate : Face à l’espoir suscité par vos candidatures, nous constatons malheureusement l’absence d’une entente entre vous. Les efforts récents pour désigner un candidat unique se sont heurtés à des rivalités persistantes et des calculs politiques qui rendent pour l’instant la coalition impossible. Votre méfiance réciproque, alimentée par des différends vieux de plusieurs décennies, est connue de tous.
Cependant, l’intérêt supérieur du peuple camerounais doit primer. Nous vous exhortons à conclure immédiatement vos pourparlers en vue de coaliser vos forces. Identifiez sans délai des passerelles de négociation, définissez des critères clairs d’alignement (programme politique minimal en commun, surveillance des bureaux de vote, répartition consensuelle des responsabilités après la victoire) et parvenez à un accord avant le 28 septembre. Nous proposons à cet effet une rencontre d’urgence, en terrain neutre, avec la médiation de deux personnalités reconnues pour leur neutralité et leur intégrité, afin de sceller une entente historique.
En cas d’échec à former une coalition d’ici le 28 septembre, nous – forces vives du grand nord, organisations de la société civile, leaders communautaires et diaspora unis – prenons l’engagement solennel de lancer dès l’ouverture de la campagne une Dynamique de basculement populaire.
Concrètement, cela signifie que nous appellerons ouvertement et massivement l’électorat du grand nord à se ranger sans réserve derrière le candidat le plus susceptible d’affronter Biya, avec des chances de le vaincre, afin de maximiser les chances de changement. Dans le même temps, nous mènerons une campagne de communication intensive et une mobilisation irréversible dans le but de réduire à néant le poids électoral du candidat minoritaire qui, par son refus d’alliance, aura fait obstacle à l’unité de l’opposition.