Depuis le début de l'année, 385 Nigérians ont été forcés de retourner dans leur pays d'origine. Rien que pour la semaine dernière, le HCR a recensé 160 expulsions, depuis le gand nord du Cameroun vers l'Etat de Borno, au Nigeria. Toutes ces personnes avaient pris la fuite, en 2014.
Pour le HCR ces retours forcés et continus sont inquiétants, d'autant plus qu'ils violent les accords signés par le Cameroun.
« C’est un nombre relativement important. C’est en violation du principe de non-refoulement qui est inscrit dans les textes internationaux. C’est également inquiétant parce que nous nous sommes alarmés par le passé de situations similaires auprès des autorités camerounaises », a déclaré Romain Desclous, porte-parole du HCR pour l'Afrique de l'Ouest.
Pour le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, il n'y a eu, en revanche, aucun retour forcé.
« Nous ne forçons pas. Le Cameroun est signataire des conventions et des chartes y compris la convention tripartite signée entre le HCR, le Cameroun et le Nigeria. Selon cette convention, tout rapatriement doit s’effectuer sur la base du volontariat et en accord, naturellement, avec le pays d’origine, c’est-à-dire le Nigeria. Tout s’est toujours déroulé dans ce sens. Nous mettons quiconque à défi de démontrer que le Cameroun ne le respecte pas », a déclaré, pour sa part, Issa Tchiroma Bakary.
Parole contre parole. En attendant, le HCR a appelé, vendredi 20 avril, les autorités à s'abstenir de renvoyer d'autres Nigérians chez eux. Quelque 87 600 Nigérians sont actuellement enregistrés comme réfugiés au Cameroun, auprès du HCR. Le Cameroun dit accueillir 500 000 réfugiés de la région.