Emmanuel Bondé le ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique (Minmidt) est de nouveau sur des charbons ardents, notamment depuis sa récente audition « à la police il y a quelques jours ».
L’hebdomadaire Repères qui meuble sa Une de ce mercredi 22 juillet 2015 avec ce sujet, affirme que cette audition « a été confirmée par des sources proches du dossier ».
Mais avant la Délégation Générale à la Sûreté Nationale, observe le journal, c’est la Commission nationale anti-corruption (Conac) qui était sur l’affaire, suite aux différentes révélations de tentative de corruption faites à la presse par le promoteur du projet et directeur général de la société Justin Sugar Mills SA (Jsm).
Rappelant les faits reprochés au ministre Bondé, le journal revient sur l’interview publiée dans ses colonnes le 10 décembre 2014, dans laquelle Dieudonné Mirabeau Dong Thry Dong le DG de JSM affirmait que le Minmidt exigeait gratuitement 25% des actions d’une valeur de 3,75 milliards de francs CFA dans le projet de construction du complexe sucrier de l’interzone Bertoua-Batouri. Une exigence qui fut rejetée et occasionna le commencement des problèmes selon le DG de JSM.
L’accusation fait état de présentation par le ministre d’un faux audit pour bloquer le projet, le lancement le 26 novembre 2014, malgré les mises en garde du Premier ministre, de la procédure de recrutement d’un nouvel opérateur économique pour la réalisation dudit complexe sucrier.
« Malgré les assurances de Martin Mindjos, les Marocains semblent avoir pris la poudre d’escampette devant la complexité d’un dossier dont on ne leur présentait que des avantages », relève le journal.
Devant les blocages de toutes sortes, poursuit le journal, M. Dong Thry Dong a saisi le chef de l’Etat Paul Biya le 31 janvier 2015. Le 2 mars 2015, Ferdinand Ngoh Ngoh le Sg de la Présidence demande à Louis Paul Motaze le Sg des Services du Premier ministre de faire le point, « pour la complète information du chef de l’Etat ».
Le 27 mars, les parties prenantes sont convoquées chez le Premier ministre recommande l’ouverture de JSM. Or sur le terrain, révèle le journal, « les activités sont bloquées, les créanciers multiplient les pressions ». Autre pression : celles des avocats de JSM SA qui assurent qu’ « il n’est plus possible d’attendre ».
Ces avocats rappellent que « les faits perpétrés par le Cameroun constituent des violations des intérêts protégés par la convention bilatérale de protection de l’investissement conclue entre la République camerounaise et l’Angleterre, ainsi que la République camerounaise et les Pays-Bas… »
Là-dessus, le journal conclut avec pessimisme : « Devant une telle menace, et l’éventualité quasi-certaine de la perte de ce procès par l’Etat du Cameroun, ce dernier voudrait établir les responsabilités du blocage de la réalisation du projet agroindustriel sucrier de l’interzone Bertoua-Batouri. D’où le passage d’Emmanuel Bondé devant la Conac et la Police ».