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Le Père du defunt de l'incendie de la prison inconsolable

Douala Central Prison Photo utilisée juste à titre d'illustration

Tue, 22 Sep 2015 Source: Aurore Plus

Rencontré à son domicile du côté de Bomono Ba Mbengue, le père de la victime évoque les circonstances de l’arrestation de son fils, les évènements ayant causé sa mort et les démarches entreprises auprès des autorités en vue d’obtenir l’autorisation d’inhumer pour lui rendre un dernier hommage.

Comment avez-vous appris que votre fils s’est brulé ?

La nouvelle tombe vers 19h le 12 septembre 2015. Nous recevons un coup de fil de quelqu’un qui nous informe que la prison centrale de Douala est en feu. Mon fils a appelé sa copine, mère de leur unique enfant. Elle précise qu’il lui a dit être coincé dans les flammes. Et qu’il n’arrivait pas à trouver une issue de secours.

Cette dernière m’informe et je me rends à Douala. J’arrive à la prison centrale de new-Bell à Douala vers 21h mais nous n’avons pas pu le rencontrer. Plus tard, j’ai appris qu’il a été admis sous soins intensifs du côté de l’hôpital Laquintinie de Douala aux alentours de minuit.

Le lendemain son état de santé s’étant dégradé, il a été évacué du côté de l’hôpital général de Douala où il est finalement décédé jeudi le 17 septembre dernier. Nous n’avons pas eu l’occasion de discuter avec lui puisque les visites étaient proscrites.

Pouvez-vous nous présenter votre fils ?

Il s’appelait Malobè Ekanga Joseph, charpentier initié par moi et conducteur de moto taxi ici à Bomono ba mbengue. Son décès laisse son enfant, sa copine, son frère aîné, sa mère et moi- même dans un profond chagrin. Il a toujours clamé son innocence.

Comment s’est-il retrouvé en prison?

Quatre ans plutôt, mon fils vaquait à ses occupations de conducteur de moto. Mon fils reconnait avoir transporté un passager. Plus tard, il s’est avéré que le passager en question était un suspect qui aurait perpétré un braquage dans les environs. Traqué par les forces de maintien de l’ordre, le suspect saute de moto et s’évapore dans la nature. Les gendarmes interpellent Malobè dans une broussaille du côté de Nkapa avec sa moto.

Votre fils a-t-il été jugé ?

Oui et il a été reconnu coupable de complicité de vol et pourtant il n’a été interpellé qu’en possession de sa moto et rien d’autres. Mon fils a croupi en prison pendant que le soi-disant braqueur a fondu dans la nature avec son supposé butin. Condamné à 10 ans d’emprisonnement, il était incarcéré depuis bientôt 4 ans.

Son avocat avait fait appel de cette décision. Le procès devait avoir lieu le 17 septembre dernier, jour de sa mort. Sa dépouille séjourne en ce moment à la morgue de l’hôpital Laquintinie de Douala. Désormais j’attends d’obtenir l’autorisation des autorités compétentes pour organiser ses obsèques et lui rendre un dernier hommage.

Source: Aurore Plus