Selon le Peuple Uni pour la Rénovation sociale (PURS), parti politique de l’opposition au Cameroun, la nouvelle année scolaire 2017-2018, lancée le lundi 4 septembre 2017 a débuté sous fonds de tension. « La première des tensions est liée au financement de l’école, la deuxième est en droite ligne avec la non reprise des cours dans certaines régions et le troisième point est relatif à la situation insoutenable des enseignants », explique le parti que dirige Serge Espoir Matomba.
Concernant la problématique liée au financement de l’école au Cameroun, le parti déplore la démission de l’Etat qui selon les chiffres qu’il avance ne contribue qu’à hauteur de 20% dans le développement de l’école (salaires des personnels du système éducatif, achats de biens et services courants, aides souvent accordées aux élèves et étudiants). Et comme si cela ne suffisait pas, « des outils de spoliation des parents ont été développés tels que les frais de contribution de l’APE/APEE », constate le parti. « Ces frais dépassent de 3 voire 5 fois les frais d’écolage… Pire, aucun reçu n’est délivré aux parents lors du payement de ces frais tacitement obligatoires», dénonce cette formation politique qui y voit la marchandisation de l’éducation pourtant censée être gratuite au primaire depuis 2001 au Cameroun.
L’autre sujet préoccupant lié à cette rentrée 2017-2018 est la situation politique dans la partie anglophone du pays, à l’origine d’une reprise plus que timide. « Une mission du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale réalisée la semaine dernière dans ces régions montre que seuls quelques établissements confessionnels font le service minimum. Les établissements publics attendent toujours les élèves qui ne viennent pas », explique le parti de Serge Espoir Matomba. Il en conclut que l’Etat n’a pas pu tenir sa promesse en vue d’un retour effectif de l’école dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. « C’est une situation à déplorer et le PURS exhorte toutes les parties à ne pas faire de l’école un enjeu politique. Le PURS s’est plusieurs fois prononcé sur cette question et le parti a proposé au gouvernement de ne lésiner sur aucun moyen ou solution afin que les enfants retrouvent le chemin de l’école ». Il déplore aussi la situation d’insécurité créée dans l’Extrême-Nord par la secte islamiste Boko Haram qui limite la fréquentation des écoles dans cette partie du pays, tout comme la situation « précaire et inexplicable » des enseignants qui pour certains doivent attendre 5 ans après la sortie de l’école pour avoir leur première prise en solde.
Au-delà de ce tableau qui montre que l’année scolaire 2017-2018 est mal partie au Cameroun, le Peuple Uni pour la Rénovation Sociale constate que l’éducation est le secteur le plus dégradé du Cameroun du fait des systèmes mis en place, le manque d’infrastructure et « surtout l’accentuation des formations garantissant la dépendance des camerounais dès obtention de leurs diplômes ».
Un constat qui a émergé au terme d’une réflexion menée le 09 Septembre 2017 par le Peuple Uni pour la Rénovation Sociale de concert avec Fédération Camerounaise des Syndicats de l’éducation (FECASE). Le parti appelle à une refondation du système éducatif camerounais. Dans son projet de société sur l’éducation, il promet entre autres de définir une loi d’orientation unique de l’éducation.
« Elle déclinera l’organisation et le fonctionnement du système éducatif Camerounais. Quant aux différents sous-systèmes, nous avons engagé des échanges avec les différents spécialistes de l’éducation pour voir la possibilité de les uniformiser. Cet échange se fait dans une démarche inclusive », indique le PURS. Un système qui est censé favoriser l’émergence « d’un homme maître, de lui-même, ouvert à tous les échanges, critique et non conformiste, c’est-à-dire capable de dire non. Inséré dans son époque, insatisfait et constamment en quête de dépassement ».