Le Chef du gouvernement a procédé hier lundi 5 mars 2018 à l’installation, des nouveaux membres entrants ainsi que ceux qui changent de portefeuilles. Des cérémonies d’installation placées sous le triptyque : étroite collaboration, dévouement et loyalisme sans faille.
Parmi les treize ministres entrants, on note la présence d’une seule femme, Pauline Egbe Nalova Lyonga, ministre des Enseignements secondaires. A l’analyse, on remarque que la crise anglophone a été certainement prise en compte dans le réaménagement du gouvernement Yang IV du 02 mars 2018. Vu sous ce prisme, les régions anglophones s’emparent pour la première fois au Cameroun, des ministères de poids tels que l’Administration territoriale désormais piloté par Paul Atanga Nji et les Enseignements secondaires par l’ancienne Vice- Chancellor (Recteur) de l’université de Buea.
Le premier a la pleine mission d’assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire nationale, éradiquer ou réduire à sa plus simple expression la menace islamiste de Boko Haram, oeuvrer pour convaincre les sécessionnistes anglophones de l’unicité du Cameroun, veiller à ce que les élections générales se tiennent dans la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Les activistes anglophones qui s’offusquaient, à raison faut-il le reconnaître, que les anglophones n’ont jamais occupé un seul ministère de souveraineté sont là servis. Premier galop d’essai pour le Secrétaire permanent du Conseil national de la Sécurité, les élections sénatoriales du 25 mars courant. Tout comme le règlement de la crise anglophone.
Inertie et procrastination En installant Mme Pauline Egbe Nalova Lyonga, sur son fauteuil de patronne des Enseignements secondaires au Cameroun, l’acte du Premier ministre devait certainement parler au coeur de tous les anglophones d’abord et ensuite de tous les Camerounais. Il reste maintenant de voir comment l’ancienne Recteure (Vice Chancellor) de l’université de Buea va procéder pour traduire en actes concrets les intentions présidentielles.
De cette valse d’installations, qui s’est déroulée dans un rituel sobre et au pas de course, il en ressort toute la détermination de Philemon Yang d’insuffler à la nouvelle équipe un esprit de prompte exécution dans les missions qui lui sont assignées. Ce faisant, l’inertie et la procrastination qui caractérisent essentiellement notre administration, ne devraient donc plus être qu’un triste souvenir car le dévouement est l’un des maîtres mots prescrit par le Chef du gouvernement pour impulser l’action gouvernementale .
Mauvais joueurs
Par ailleurs, partout où il est passé, le maître de la cérémonie a aussi prescrit dans ses discours de circonstance, « l’étroite collaboration » entre les ministres et ses collaborateurs d’une part et avec les autres ministres d’autre part. L’invite de Philemon Yang n’est pas qu’artificielle. C’est qu’entre les attributions de certains ministères, il existe des couloirs d’interdépendance. Ces lieux, au lieu d’être des points de frictions, doivent plutôt être, selon le sens du patron des ministres, des passerelles de collaboration et d’interdépendance.
Les professionnels des crises d’attribution dans les départements ministériels devraient donc réviser leurs modes d’exécutions des tâches qui leur incombent. Le loyalisme sans faille prescrit par le premier ministre remet à l’ordre du jour la difficulté et toutes les peines d’avoir dans une équipe gouvernementale des ministres « mauvais joueurs » qui ne respectent pas la hiérarchie administrative. Il existe des ministres qui de part leurs entrées à la présidence de la République, ont la fâcheuse manie de vouloir se remettre directement au Prince. On se souvient de cet ancien ministre collaborateur d’un ex-Pm qui affuble le collaborateur indiscipliné de « Bad boy ».
C’est dire là, toute la nécessité pour toute l’équipe de danser ou de jouer de manière symphonique.