Le SDF secoué par le départ de Jean-Michel Nintcheu : les Révélations de Jeune Afrique

Le congrès du Social Democratic Front (SDF), prévu pour le 27 octobre, s'annonce sous une ombre de tension et de surprise. En effet, Jean-Michel Nintcheu, un député qui a longtemps été associé à ce mouvement d'opposition, a pris une décision inattendue en quittant le parti qu'il avait contribué à créer. Les révélations majeures de Jeune Afrique mettent en lumière ce virage politique significatif.

Le parlementaire du Littoral a opté pour un nouvel engagement au sein du Front pour le changement au Cameroun (FCC), qui est en réalité une nouvelle appellation du Rassemblement pour la patrie, créé en 1992 et renommé à la faveur d'une modification de ses statuts. Selon une note consultée par Jeune Afrique, le FCC se revendique comme étant « inspiré des idéaux du SDF originel » et aspire à devenir un « parti de combat et de lutte pour le changement au Cameroun ».

Le G27 en première ligne selon Jeune Afrique

Pour continuer à promouvoir le « combat pour les libertés et la démocratie au Cameroun », le document consulté par Jeune Afrique explique qu'il a fallu trouver la meilleure formule. « Nous avons tous été déçus par la ligne politique choisie par notre ancien parti et ses dirigeants. Et davantage encore outrés par les nombreuses exclusions qui ont vidé ce parti de ses cadres les plus importants », déclare Carlos Ngoualem, le rédacteur du manifeste.

Le FCC accueille donc favorablement les anciens membres du SDF, notamment Jean-Michel Nintcheu et le Groupe des 27 (G27), qui doit son nom aux 27 cadres exclus en février 2023 du parti socialiste de John Fru Ndi, dont la présidence doit être reprise par Joshua Osih le 29 octobre. Un congrès est déjà annoncé afin de choisir les dirigeants du parti et de présenter le manifeste, le projet de société, ainsi que le programme politique, économique et social.

Vers 2025 : La stratégie de Jean-Michel Nintcheu selon Jeune Afrique

La réactualisation du parti à l'approche de l'élection présidentielle prévue en 2025 soulève des questions sur les ambitions de Jean-Michel Nintcheu en tant que candidat potentiel. Ces développements interviennent à la suite d'une lutte de pouvoir au sein du SDF, au cours de laquelle le député du Littoral a échoué à prendre la relève de John Fru Ndi en tant que président et à conduire le SDF vers une opposition radicale au pouvoir du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

Depuis la confirmation du décès de John Fru Ndi, leader emblématique du SDF en juin, le parti a été le théâtre d'une intense bataille pour la direction entre les partisans de Jean-Michel Nintcheu et ceux de Joshua Osih, député et vice-président du SDF. Jean-Michel Nintcheu avait finalement été exclu du parti socialiste, laissant le champ libre à son adversaire politique.

Il reste partisan d'une forme de radicalité politique, ce qui l'a conduit à se rapprocher du Mouvement pour la renaissance du Cameroun de Maurice Kamto. Il n'a cependant pas renoncé à ses ambitions de représenter une opposition socialiste crédible face à Paul Biya, à l'approche de la prochaine élection présidentielle. Avec deux ans devant lui, cet expérimenté parlementaire doit maintenant trouver sa place au milieu de partis déjà bien établis : le SDF, le MRC, et le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii.

Ces révélations de Jeune Afrique mettent en évidence les secousses politiques majeures au sein du SDF et les ambitions de Jean-Michel Nintcheu dans ce contexte en constante évolution.