Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) proteste contre la série de convocations servie ces dernières 48 heures à deux journalistes du quotidien Mutations par le directeur de la Police judiciaire.
Dans un communiqué publié ce mercredi 28 juillet 2015, son président par intérim, Denis Nkwebo, conseille au journaliste Yanick Yemga « de ne pas se présenter à la police judiciaire jusqu’à ce qu’une convocation en bonne et due forme lui soit notifiée » et lui demande de transmettre au Bureau exécutif du Snjc une éventuelle convocation matérielle « pour bénéficier d’une assistance judiciaire ».
Le principal syndicat des journalistes du Cameroun condamne ce qu’il appelle « la violation de l’espace rédactionnel de Mutations » assimilé à une « intrusion illégale et malveillante » par un des collaborateurs du patron de la Police judiciaire du Cameroun venu, semble-t-il mardi, remettre une convocation au directeur de publication Xavier Messè.
La direction du Snjc dit avoir saisi le délégué général à la sûreté nationale « pour le prier de bien vouloir rappeler le directeur de la Police judiciaire à l’ordre, et de lui indiquer que la Pj n’est pas une Cour d’injustice ».
Cette sortie musclée du Snjc survient à la suite de la convocation au siège de la police judiciaire à Yaoundé, du directeur de publication de Mutations Xavier Messè à Tiati et de son collaborateur le chef du service politique Yanick Yemga. La police fait suite à une plainte du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation de base Benoït Ndong Soumhet.
Celui-ci s’est montré offusqué par la relation dans le quotidien d’une empoignade verbale qu’il a eu en public le 27 juillet dernier à Lobo (région du Centre) avec le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, Henri Eyebe Ayissi.
Voici dans son intégralité la mise au point du Syndicat national des journalistes du Cameroun.
Alerte presse/SNJC
Ce mercredi 29 juillet 2015, Yanick Yemga, journaliste au quotidien privé Mutations, a été invité à se présenter à la direction de la Police judiciaire à Yaoundé. Une convocation verbale du directeur de la Pj lui a été transmise par les soins de Xavier Messe, directeur de publication de Mutations, lui-même convoqué verbalement et entendu dans l’après-midi du 29 juillet.
Le 28 juillet 2015, l’officier de police principal Boyokono avait violé la salle de rédaction du quotidien Mutations, sous prétexte qu’il voulait rencontre M. Xavier Messe.
Les journalistes du quotidien Mutations soupçonnent la police d’une tentative d’intimidation au bénéfice d’un membre du gouvernement, qui serait soit Henri Eyebe Ayissi soit Ndong Soumhet. Le 28 juillet, Mutations avait publié un article intitulé, « ridicule : Eyebe Ayissi et Ndong Soumhet s’insultent en public ».
Dans l’urgence, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) saisi du dossier, conseille à Yanick Yemga de ne pas se présenter à la police judiciaire jusqu’à ce qu’une convocation en bonne et due forme lui soit notifiée. Le Snjc lui demande par ailleurs de transmettre à son Bureau exécutif national une éventuelle convocation matérielle, pour bénéficier d’une assistance judiciaire.
Le Snjc condamne la violation de l’espace rédactionnelle de Mutations et s’étonne du silence des employés de cette entreprise de presse face à une intrusion illégale et malveillante.
Le Bureau exécutif national du Snjc a saisi Monsieur le délégué général à la Sûreté nationale, pour le prier de bien vouloir rappeler le directeur de la Police judiciaire à l’ordre, et de lui indiquer que la Pj n’est pas une Cour d’injustice.
Le Snjc demande à la section régionale Snjc/Centre de mobiliser les journalistes de Yaoundé pour porter assistance à Yanick Yemga.
Fait à Douala, le 29 juillet 2015
Denis Nkwebo, président a. i.