Le Tribunal Militaire contre un huis clos dans le procès de Me Harissou

Abdoulaye Harissou L’accusation a tenté de persuader les juges d’abandonner la salle d’audience pour continuer l’examen

Mon, 16 Jan 2017 Source: cameroon-info.net

Me Abdoulaye Harissou, le notaire de Marafa Hamidou Yaya, Aboubakary Sidiki, homme d’affaires, et les trois journalistes Baba Wame, Ndeutchoua Tongue Rodrigue et Félix Cyriaque Ebole Bole, répondent des accusations de non-dénonciation d’activités terroristes prétendument portées à leur connaissance. Selon le journal Kalara du 16 janvier 2017, une requête a été formulée le 13 janvier dernier, par le commissaire du Gouvernement. Ce dernier s’était engagé à l’audience du 9 décembre 2016 à projeter dans la salle d’audience, le contenu d’un CD, recelant, d’après lui, des éléments de preuve contre les mis en cause.

Le 13 janvier dernier, peut-on lire, il a expliqué qu’il n’a pas pu réunir les «modalités» techniques indispensables pour la projection en salle d’audience. «Nous n’avons pas trouvé par nos propres moyens le matériel de vidéoprojection adapté. Nous proposons de visualiser à travers une machine dans un bureau qui peut recevoir les accusés et les conseils concernés par le contenu des CD. J’ai envoyé acheter un lecteur DVD qui peut être disponible dans environ 35 minutes», a déclaré le commissaire du Gouvernement.

La défense a rejeté en bloc cette proposition «fantaisiste». Pour l’avocat de Me Harissou, c’est en déphasage avec les dispositions du Code de procédure pénale qui prescrivent la publicité des débats. Il est d’avis que «si ces images peuvent être projetées dans le bureau du commissaire du Gouvernement, elles peuvent également l’être en salle d’audience. C’est une manière élégante de solliciter un renvoi».

Le conseil de M. Sidiki a pris appui sur un certain nombre «d’irrégularités» prétendument perpétrées au préjudice de son client durant sa détention dans les services de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) pour exiger la nullité des actes ayant eu cours à cette occasion. Il s’est par ailleurs dit surpris par la posture du Commissaire du Gouvernement. «Toute réquisition faite par lui ne peut attendre. Il a eu un mois, il ne peut pas venir dire ça le jour de l’audience. Nous comprenons la tactique. Ce procès est une bagarre de quartier, un combat sans règles. Le Tribunal ne peut pas se déplacer vers un bureau privé. C’est une violation de la notion de publicité. (…)», clame Me Edzente. D’accord partie, la projection de la vidéo a été renvoyée au 18 janvier 2017 dès 8 heures du matin.

Source: cameroon-info.net