Me Akéré Muna, avocat de grande réputation, donne son avis sur la crise en cours dans les régions anglophones du Cameroun. Invité de Spectrum télévision (STV) le 29 décembre 2016, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats a soutenu que l’ensemble que constituaient les actuelles Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest était indépendant avant la Réunification d’octobre 1961.
Akéré Muna conteste les dires de ceux qui déclarent le contraire. «Les gens avaient des agendas différents. Je pense que pour les uns, il fallait masquer une annexion et pour les autres, c’était deux États. Et cette volonté du côté du Southern Cameroon est tellement claire qu’ils ont exigé qu’il y ait l’indépendance avant la Réunification. Donc le West Cameroon a célébré son indépendance au Centenary Stadium de Limbe avant qu’on ne fasse la fête de la Réunification».
Me Muna le fait en brandissant des documents mentionnant le West Cameroon indépendant et jure qu’il a assisté à la proclamation de l’indépendance de cette entité.
L’ancien président pour le Cameroun de l’ONG anti-corruption Transparency International remue le passé et fait savoir que lors des négociations de Foumban en 1961, «la partie Southerns Cameroon ne soupçonnait pas qu’il y avait un autre jeu qui se passait».
Il rapporte qu’avant l’indépendance du Nigéria, le Southerns Cameroon était géré par le Nigéria dans le cadre d’une fédération. Mais que son père, Solomon Tandeng Muna avait demandé et obtenu que le Southern Cameroon soit détaché du Nigéria avant son indépendance pour éviter de futures négociations à la fois avec le Cameroun et le Nigéria.
Finalement, ajoute-t-il, 14 électeurs contre12 avaient voté pour la sécession d’avec le Nigéria et conséquemment pour l’avènement d’un Southern Cameroon autonome. Akéré Muna considère que le problème anglophone a deux pans. L’un juridique et l’autre politique.
«Du côté juridique, on peut bien aligner pas mal d’actes qui ont été posés, qui ont complètement tronqué la vérité. Mais je pense que la solution au problème de notre pays ne réside pas dans le passé. Les actes que nous posons aujourd’hui vont déterminer l’avenir», fait-il valoir.