L’opposant critique la tenue du dernier conseil des ministres. Il estime que son déroulement n’a pas respecté les usages.
Le dernier conseil des ministres présidé par le président de la République Paul Biya était au menu du programme d’Equinoxe télévision Droit de réponse le 18 mars 2018. L’un des invités de cette émission, le conseiller municipal SDF Célestin Djamen n’a pas particulièrement applaudi l’initiative présidentielle. Lorsque l’on lui demande si le président s’est contenté d’une communication spéciale parce qu’il serait à court d’idées, il répond par l’affirmative.
« Ce sont les effets catastrophiques de la longévité au pouvoir. On ne peut pas s’imaginer passer plus de 35 ans au pouvoir et avoir encore un cerveau qui fonctionne normalement. On est saturé. Evidemment j’ai toujours dénoncé avec vigueur les règnes longs au pouvoir. Vous avez u les catastrophes que cela a entraîné dans les pays comme la Côte d’Ivoire et même au Kenya après le règne de Daniel Arap Moï ». L’élu de la commune d’arrondissement de Douala 1er. Lui, a une autre conception du conseil de ministres.
« Ce que je veux dire c’est que quand on parle d’un conseil de ministres, le conseil de ministres ne peut pas inscrire comme seul point à l’ordre du jour un communiqué. Ce n’est plus un conseil de ministres. Qui plus est dure dix minutes ! On a un dieu qui vient se placer devant ses disciples, qui fait un speech-évangile de dix minutes et puis c’est terminé. Je regrette le conseil c’est quoi ? C’est débattre des questions relatives à des textes de portée générale comme les décrets et les lois etc.
Ou alors si un ministre a un point saillant important à exposer devant ses collègues, il l’expose, le président l’écoute, il pose des questions. C’est l’occasion entre les ministres d’échanger sur leurs expériences. Ce n’est pas un discours. Ce n’est pas ma conception d’un conseil de ministres qui plus est, rappelez-vous que le dernier conseil de ministres remonte à 2015 ».
L’opposant dénonce la rareté des réunions de ce type. Il critique un chef de l’Etat quine rencontre pas souvent ceux qu’il a lui-même nommés.
« Il n’y a même pas de régularité dans le contrôle du fonctionnement de l’Etat. Comment veut-t-il connaître réellement ses ministres, savoir comment le pays fonctionne département ministériel par département ministériel s’il ne peut pas voir régulièrement ses ministres ? C’est un spectacle qui n’honore pas le Cameroun en tout cas. La question relative à l’accessibilité du président n’intéresse pas les Camerounais que nous sommes. En vérité ce qu’on attend d’un mandataire du peuple c’est de faire le travail qu’on lui a confié. Est-ce que depuis 35 ans monsieur Biya fait le travail que lui ont demandé les Camerounais (...). La réponse est « non ».
Il ne fait que répéter les aspects déclinants, négatifs du pays. C’est le président du déclin. A chaque fois on a quelque chose qui ne marche pas. Il nous raconte maintenant que le barrage de Memve’ele a été lancé, le port en eau profonde de Kribi. Mais sur le terrain on ne voit ni amélioration ni avantage pratique particulier », déplore-t-il en citant comme exemples le pont sur le Wouri qui à son avis « n’est pas désengorgé », les barrages hydroélectriques qui n’empêchent pas les délestages.
Pour lui Paul Biya « fait des discours cosmétiques qui ne correspondent à aucune réalité ». Il déclare que le président de la République n’est pas là pour essayer ni pour tenter mais pour agir.