L’opposant transfuge du RDPC au pouvoir dit sa préférence pour le fédéralisme et appelle au dialogue avec les leaders de la contestation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Albert Dzongang était l’invité de la Matinale de Radio Balafon le 28 septembre 2017. Le président national du parti politique La Dynamique s’et prononcé sur plusieurs sujets d’actualité. Il s’est particulièrement étendu sur la crise anglophone. Il pense que « le pouvoir s’est fourvoyé » dans la gestion de ces tristes événements.
Selon lui c’est à cause du pourrissement de la situation que les agitateurs prennent de l’ampleur, font du bruit et font croire que ce sont eux qui commandent ou qui contrôlent dans ces régions anglophones. M. Dzongang raconte que quand il a été contacté pour donner son avis, il a conseillé « de ne pas politiser, de ne pas envoyer ceux qui ont été cooptés comme élites là-bas ». Il propose qu’on appelle les régions actuelles « régions fédérales ». « Les gars veulent une bonne gestion de notre pays une bonne redistribution des biens. Faisons-le ». Pour lui il faut absolument en passer par une « décentralisation totale ».
Le transfuge du RDPC au pouvoir énumère les avantages du système fédéraliste. « Le fédéralisme c’est l’art d’être plusieurs pour être ensemble. Cela dépend de l’approche qu’on a. Tout de suite d’autres on dit : « non le fédéralisme c’est dangereux ». Comme si nous étions nés là où nous sommes ! Nous sommes passés par cette étape. Le Cameroun était fédéral. On vivait moins bien que maintenant. Ceux qui sont à Yaoundé sont jaloux de leur pouvoir. Ils ne veulent rien céder. En régionalisant, le budget sera divisé par 10 ? Ce qui restera en gestion directe à Yaoundé ne leur permettra pas dans leur gourmandise de voler des milliards et des milliards. C’est pour cela qu’ils préfèrent voir le Cameroun se brûler, pourrir », accuse-t-il.
Albert Dzongang qui dit avoir été très proche collaborateur de Paul Biya et à qui il reste attaché à même s’il « ne partage pas la politique pratiquée par lui et les siens » ne comprend pas qu’il soit toujours à l’étranger au moment où la crise des régions anglophones d’aggrave. « Comment votre pays est en danger vous vous absentez ? Vous laissez aux autres dire : « nous soutenons le chef de l’Etat ». C’est à croire que le chef de l’Etat se sentant en danger a fui et qu’il faut faire des motions pour le soutenir pour qu’il revienne ! Non le patron doit venir ! Je suis notable Bamiléké . Vous ne savez pas la fascination que fait un chef même sur ses sujets même ceux qui ne lui obéissent pas. Si le patron venait et disait : « je tiens une réunion à Bamenda » je vous assure il n’y aurait rien ! Moi-même Dzongang j’irai là-bas pour dire aux gars : « attention ! Le chef vient il faut l’écouter ! »
Albert Dzongang réprouve l’argumentaire des tenants du pouvoir qui disent qu’il faut mater les gens, que force doit rester à la loi en ces termes : « Vous avez entendu où que les armes ont gagné ? Dans ce cas-là l’Amérique aurait dominé le monde. L’Amérique n’a pas gagné en Irak ni en Libye, ni en Afghanistan. Pourtant quelle arme sophistiquée ils n’ont pas ? », interroge l’opposant.