Le chef du village Chahak enlevé par Boko Haram

Ville De Fotokol Sécurisée Par L'armée Cet enlèvement réveille les inquiétudes des populations du lac Tchad

Mon, 19 Mar 2018 Source: camer.be

Le calme enregistré ces derniers jours dans le secteur camerounais du Lac Tchad a été rompu le 10 mars dernier avec l’enlèvement du chef du village de Chahak dans l’arrondissement de Makary. Selon les riverains, les terroristes de Boko Haram, au nombre de 12, ont pénétré dans ce village de pêcheurs peuplé d’environ 200 âmes dans la nuit pour se saisir uniquement de leur chef, le nommé Kalama âgé d’environ 60 ans. Ils lui reprocheraient d’avoir informé les forces de défense installées à Ngouma de la présence suspecte dans son village d’un vieil homme, lequel a finalement été interpellé.

En effet, et toujours selon les villageois, un homme âgé dont nul ne connaissait la provenance s’était installé ces derniers jours à Chahak. Aux multiples questions qui lui étaient posées sur sa provenance et ses intentions, celui-ci refusait toujours de répondre. Prenant ses responsabilités, Kalama a alerté l’armée camerounaise qui est venue cueillir le vieil homme le 10 mars 2018. La même nuit, le chef du village a été enlevé et conduit de l’autre côté de la frontière, au Nigeria.

Cet incident n’est pas un acte isolé. Les deux évènements sont liés comme l’atteste le coup de fil passé par les terroristes aux villageois de Chahak peu après l’enlèvement du chef. «Ils ont utilisé son téléphone pour nous transmettre un message : libération du vieil homme contre libération de notre chef», affirme un riverain. Cet enlèvement réveille les inquiétudes des populations du lac Tchad alors que les eaux devraient bientôt commencer à se retirer.

«Les postes militaires avancés ont fermé et les militaires se sont retirés dans les chefs-lieux d’arrondissement. C’est une situation difficile pour les populations qui sont presque sans défense et à qui il ne reste que la solution de se réfugier dans les chefs-lieux d’arrondissement. Avec le retrait des eaux, c’est une option qui n’est même pas négociable», explique Mahamat, habitant de Darak. Dans l’arrondissement de Hilé Alifa, quatre postes avancés ont mis la clé sous le paillasson ; deux respectivement dans les arrondissements de Darak, Makary et Fotokol.

«Les populations peuvent être rassurées que nous avons pris les dispositions utiles pour garantir leur sécurité», a affirmé un officier supérieur à Fotokol.

Source: camer.be
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