La déclaration du Délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguele, il y a quelques jours concernant l'état déplorable des routes camerounaises, notamment sur l'axe Yaoundé-Muntengene, a déclenché une vague de réactions dans l'opinion publique. Au premier rang des voix qui s'élèvent, celle de l'artiste Kareyce Fotso, qui n'a pas manqué de faire un parallèle cinglant avec la problématique des cartes nationales d'identité.
La sortie du "père de la police" sur le "calvaire" vécu lors de son déplacement dans le Sud-Ouest a suscité des réactions contrastées au sein de la population. Si certains saluent "le courage de dénoncer l'inertie même quand on fait partie de la même équipe", d'autres y voient une opportunité de pointer du doigt les dysfonctionnements au sein même de la Délégation générale à la Sûreté nationale.
C'est dans ce contexte que l'artiste engagée Kareyce Fotso a publié une réponse particulièrement remarquée sur sa page Facebook : "Lopaire, ce que tu as ressenti par rapport au mauvais état des routes en voyageant est exactement la même chose que ce que nous ressentons quand tu ne nous donnes pas nos CNI."
Cette intervention de la chanteuse fait écho aux nombreuses plaintes des citoyens concernant les délais d'obtention des cartes nationales d'identité, un problème récurrent qui affecte le quotidien de nombreux Camerounais.
La controverse ne se limite pas à la seule question des routes ou des CNI. Les propos du DGSN lors de sa visite à Mutengene - "Le président a donné des instructions. Il y a des membres du gouvernement en place. Que faisons-nous pour le développement de notre pays ?" - ont ouvert un débat plus large sur l'efficacité de l'action gouvernementale.
Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont massivement emparés du sujet, multipliant les commentaires ironiques et les critiques. Beaucoup pointent du doigt ce qu'ils considèrent comme un paradoxe : un haut responsable qui découvre soudainement une réalité quotidienne vécue par les citoyens depuis des années.
Cette sortie du DGSN, qualifiée d'historique par certains observateurs, pose la question de la connaissance du terrain par les hauts responsables de l'administration camerounaise. Pour de nombreux citoyens, cette "découverte" tardive de l'état des routes traduit un décalage préoccupant entre les autorités et les réalités quotidiennes de la population.
La multiplication des réactions à cette sortie du DGSN démontre que le sujet touche une corde sensible dans l'opinion publique, révélant les attentes importantes des Camerounais en matière de gouvernance et de services publics.