Dans une déclaration publiée tôt ce mardi 13 juin, Joshua Osih, premier vice-président du parti, a annoncé avec une profonde tristesse le décès de Ni John Fru Ndi, président national du Social Democratic Front (SDF). John Fru Ndi est décédé le 12 juin à 23 h 30 à Yaoundé, des suites d'une longue maladie qui l'a affligé.
Opposant historique du président Paul Biya, John Fru Ndi avait affronté ce dernier à plusieurs reprises dans les urnes. Il avait 82 ans au moment de son décès. Au cours des derniers mois, des informations alarmantes concernant son état de santé avaient circulé. Il avait récemment subi une intervention chirurgicale dans un hôpital de Genève, en Suisse. En son absence, Joshua Osih s'était imposé comme le leader intérimaire du SDF, assumant les responsabilités du parti.
Dans les dernières années de sa vie politique, John Fru Ndi était engagé dans un combat final pour consolider le Social Democratic Front (SDF), un parti miné par les divisions et les conflits d'ego. À l'approche du congrès du parti, prévu dans un an et marquant son retrait définitif de la vie politique, Fru Ndi cherchait à renforcer le SDF, qui avait perdu de l'influence et de la visibilité.
Malgré ses 81 ans et des problèmes de santé persistants, Fru Ndi n'avait pas abandonné la lutte. Il passait son temps entre sa résidence à Yaoundé et l'Angleterre, où il recevait des soins médicaux réguliers. Son enlèvement à Bamenda en juin 2019 avait laissé des cicatrices physiques et psychologiques.
Au sein du SDF, des querelles de leadership et des divisions persistaient. Fru Ndi tentait de réorganiser le parti, notamment en remplaçant certains responsables. Il prévoyait également des sanctions sévères à l'encontre de ceux qui entravaient les opérations de renouvellement des organes de base.
Le combat le plus marquant était celui entre Jean-Michel Nintcheu et Joshua Osih. Nintcheu souhaitait ramener le SDF à ses fondamentaux et défendait une opposition frontale avec le régime. Osih, quant à lui, prônait une approche plus pragmatique. Les rivalités entre ces deux factions menaçaient la survie même du parti.
Malgré les tentatives de médiation, les divisions persistaient. Fru Ndi était conscient des risques que cela impliquait pour le SDF. Le choix du prochain leader du parti, qui serait décidé par les militants lors d'un congrès, était crucial pour son avenir.
Fru Ndi continuait à croire en ses idéaux et en la fidélité de certains militants. Il préparait sa sortie de la vie politique en prévision du congrès prévu en 2023. Cependant, il restait incertain si sa stratégie serait suffisante pour protéger le parti historique d'une possible scission.