Le fils du ministre Jacques Fame Ndongo dans la tourmente du cumul de postes

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Thu, 24 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Eto Fame Justin Hector Daniel, fils du ministre de l'Enseignement supérieur, cristallise les critiques sur le népotisme au sein de l'administration camerounaise. Nommé sous-préfet de Kribi 2e le 22 juillet 2025 tout en conservant son poste d'enseignant à l'université de Douala depuis 2020, il illustre les dysfonctionnements d'un système accusé de favoriser les héritages politiques au détriment de la méritocratie. Cette situation, qui se répète dans plusieurs familles ministérielles, alimente les tensions sociales dans un pays où le chômage des jeunes diplômés reste endémique.



Voici le fils de Jacques Fame Ndongo qui cumule deux postes à la fonction publique

Le Cameroun n’est plus un État. C’est une entreprise familiale. Une prison politique. Un héritage qu’on se transmet de père en fils.

Paul Biya et les membres de son régime ont pris le Cameroun en otage. Depuis 43 ans, ils ont méthodiquement détruit le pays, et aujourd’hui, ils préparent la relève dans leurs propres familles. Ce que nous vivons, c’est une reproduction sociale brutale : une poignée d’individus s’accroche au pouvoir et organise la succession dynastique, prête à tout, même à tuer, pour préserver ses privilèges.

Prenons le cas du ministre Jacques Fame Ndongo. Après avoir fait admettre son fils, Eto Fame Justin Hector Daniel, à l'ENAM, il l’a fait nommer administrateur civil. Le 22 juillet 2025, ce dernier a été affecté comme sous-préfet de Kribi 2e, après un passage à Édéa 1. Jusque-là, rien d’extraordinaire — sauf qu’il occupe déjà un autre poste. En 2020, son père l’a également fait recruter comme enseignant au département de droit public à l’université de Douala. Et ce, malgré l'absence de qualifications sérieuses.

En clair, il cumule deux postes, dans deux ministères différents : le MINAT (Administration territoriale) et le MINESUP (Enseignement supérieur). Il perçoit donc deux salaires depuis cinq ans. Cela, pendant que des milliers de jeunes diplômés camerounais croupissent dans le chômage.

Cerise sur le gâteau : ceux qui ont eu à l’écouter parlent d’une tête de linotte, d'un homme incapable de s’exprimer clairement, encore moins de maîtriser les fondamentaux de sa fonction. Un pur produit de piston, sans mérite.

Normalement, lorsqu’un fonctionnaire quitte une autre administration pour rejoindre l’enseignement supérieur, il quitte automatiquement son administration d’origine. Les médecins par exemple quittent le Minsanté pour le Minesup. Les profs des lycées et collèges quittent le Minesec pour le Minesup, etc. Ce n’est pas le cas ici. Pourquoi ? Parce que son père est ministre.

Pire encore, selon plusieurs sources, son affectation à Kribi vise à faciliter des accréditations foncières douteuses atson père — un plan pour s’approprier les terres des populations locales.

Mais Fame Ndongo n’est pas une exception. Paul Biya lui-même a fait admettre ses enfants à l’ENAM sans concours, avant qu’ils n’abandonnent l’école. Il a placé sa famille au cœur de l’État. Franck Biya, son fils, s’adonne au pillage du bois. Chantal Biya a truffé la présidence de ses proches.

Le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a aussi parachuté ses enfants dans les grandes écoles. Son fils Aristide, décédé en formation à l’EMIA, en est un exemple. Son beau-fils, Loïc Ondoa, est aujourd’hui sous-préfet de Mfou.

Partout dans l’administration, les “fils à papa” se partagent les postes : préfets, sous-préfets, directeurs, conseillers… tandis que la jeunesse méritante végète.

Et nous, le bas-peuple ? Nous subissons. Nous regardons, impuissants, pendant qu’une caste transforme notre avenir en cendre. Pendant qu’elle se goinfre, nous mourons dans les hôpitaux. Pendant qu’ils cumulent les salaires, nous cherchons un emploi comme on cherche de l’eau dans le désert.

Mais cela ne peut plus durer.

Ce régime ne partira pas aussi facilement. Il ne partira pas gentiment. Il se battra pour survivre. Alors nous devons être prêts à nous battre pour notre liberté.

Car la liberté ne se mendie pas. Elle ne s'attend pas. Elle s'arrache.

Le Cameroun ne sera sauvé ni par les promesses, ni par les prières, mais par l’engagement d’un peuple debout. Le pouvoir du peuple doit redevenir réalité. Maintenant.

Source: www.camerounweb.com