Invité du journal de 7 heures, ce mercredi 4 octobre 2017 sur Radio Equinoxe, le docteur Frédéric Foka, spécialiste du droit international et directeur du centre de recherche A priori basé à Yaounde est revenu sur la qualification des événements qui se déroulent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pour le chercheur, on ne peut encore parler de crise interne en ce qui concerne ces tensions sociales qui se sont exacerbées ces dernières semaines. "Il ne faut pas s'alarmer, on est encore dans ce qu'on qualifie en Droit international de troubles et tensions internes. Parce que pour qu'on parle de conflit interne, il faut qu'il y ait une force qui d'un côté attaque donc les forces gouvernementales. Ça veut dire qu'il faut un conflit d'une certaine intensité entre des forces rebelles et le Gouvernement central ou entre les forces rebelles entre elles. N'étant pas encore dans cette configuration, on ne peut pas encore parler de conflit interne au Cameroun" , explique le juriste camerounais.
Concernant les récentes sorties de l'Onu au sujet de cette crise, Frédéric Foka estime que l'organisation internationale est dans son rôle."L'Onu peut légitimement inviter les parties à trouver les voies et moyens pour sortir de la crise. Il n'fautest pas exclu qu'une situation de crise interne conduise plus tard à une situation de conflit interne",ajoute-t-il. Dans un communiqué rendu public le mardi 3 octobre 2017, l'ONU demande aux autorités camerounaises d'ouvrir une enquêtes sur les incidents survenus le mardi1er octobre 2017 en marge des manifestations dans les rélions anglophones. Une fois de plus, le directeur du Centre de rechercher À priori considère qu'il fallait normalement s'y attendre étant donné que cette organisation à été créée en 1945 pour maintenir la paix dans le monde.
"À partir du moment où elle estime qu'une situation peut être attentatoire à la paix et à la sécurité dans le monde, elle a va appeler toutes les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour rétablir la paix et là stabilité et surtout, dans ce cas précis, l'intangibilité des frontières".Cela, relève-t-il, est conforme au chapitre 7 de la Charte de l'ONU relative à la paix et à la stabilité qui donne à l'organisation un mandat impératif.
Il s'agit en fait, d'une injonction à l'égard de l'État camerounais. L'État conformément à l'appel de l'Onu devrait donc enquêter et sanctionner les auteurs des violences perpétrées sur les manifestants. En cas d'incapacité où de manque de volonté des gouvernants, d'autres mécanismes internationaux pourront se substituer à l'État pour assurer cette enquête.