Lundi, 7 mars 2017, la grève des agents de la mairie de Douala 3ème qui réclament le paiement de deux mois d’arriérés de salaire a pris une nouvelle tournure. Vêtus de noir, les grévistes ont réussi à paralyser les activités au sein de cette institution. Certains sont venus avec des cercueils comme pour demander à l’exécutif municipal chapeauté par Job Théophile Kwapnang de les enterrer une fois pour toute. Ils brandissaient pareillement des pancartes portant plusieurs messages très hostiles à l’actuel exécutif municipal. Les manifestants dénoncent les magouilles qui ont cours au sein de cette municipalité, des poches de corruption qui y ont été créées et s’insurgent contre ce qu’ils appellent « gestion clanique » à la mairie de Douala 3ème.
Du côté de l’exécutif municipal, l’on accuse un complot ourdi par les ténors de l’ancien exécutif municipal à la tête duquel trônait Oumarou Fadil. « Nous sommes victimes d’un complot de la part de nos prédécesseurs qui n’ont jamais digéré qu’on leur ait damé le pion. Ils montent quelques agents pour faire de l’agitation mais je tiens à rappeler que nous restons droit debout et que nous continuons ce que nous avons à faire, à savoir notre mission principale : améliorer les conditions de vie des populations de Douala 3. Et je rappelle à ces quelques agents qui s’agitent que nos patrons, ce sont les populations de la Commune d’arrondissement de Douala 3ème. » A dénoncé Achille Azemba, 3ème adjoint au maire à Douala 3, dans une émission matinale sur Radio Equinoxe.
Il accuse l’ancien particulier de Fadil de piloter les opérations à distance. « Quand la mairie a été barricadée, j’ai fait l’expérience de faire un peu le tour et je me suis rendu compte que cette opération était pilotée par l’ancien particulier de monsieur Fadil à travers le téléphone. Nous pensons que c’est suffisamment grave et si des agents qui sont censés travailler avec n’importe quel exécutif se transforment en des acteurs politiques, nous leur demandons de sortir à visages découverts.» Fustige Azemba qui promet d'ores et déjà une nouvelle raclée du SDF lors des prochaines élections municipales dans cette localité.
L’adjoint de Job Théophile Kwapnang rappelle que les manifestants ne sont qu’une douzaine parmi les près de 250 agents que compte la mairie d’arrondissement de Douala 3. S’il reconnait l’existence des arriérés de salaire dans cette municipalité, il fait savoir que ces derniers sont consécutifs à des dysfonctionnements qui ne dépendent pas forcément de la volonté de l’équipe en place. « Je vous rappelle que quand nous arrivons fin 2013, ils ont trois mois d’arriérés de salaire laissés par nos prédécesseurs que nous avons payés, pour une première fois dans l’histoire de la mairie de Douala 3ème, nous leur payons le salaire de décembre 2013 avant la fin du mois. La Commune de Douala 3 avait les arriérés de cotisation à la CNPS, plus de 300 millions, et suite à des accords que nous avons passés avec la CNPS, nous en sommes arrivés à éponger progressivement ces dettes. » Se targue-t-il. Le bras de fer entre les deux partie semble encore loin de son épilogue.