• Luc Kaga n’est plus le maire de Lagdo
• Sur les 31 conseillers municipaux, 29 ont voté la destitution du maire
• Une manœuvre d’Issa Tchiroma Bakary
« On parle de tous ces griefs, mais il n’y a aucune preuve écrite. Je n’ai pas voulu m’aligner sans poser des questions à ce groupe, qui a obtenu la tête du maire. Normalement, on aurait dû nous faire une démonstration par écrit de tout ce qu’on reproche au maire », s’agace un conseiller municipal, qui n’a pas participé au vote, comme huit autres conseillers municipaux.
C’est que Luc Kaga le maire de Lagdo, une commune de la région du Nord entièrement contrôlée par le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) a été destituée. Il quitte son poste après un vote organisé pendant un conseil municipal extraordinaire, en présence du préfet du département de la Benoué (Garoua), Oumarou Haman Wabi. Sur les 31 conseillers municipaux qui ont participé à cette délibération, 29 ont voté la destitution du maire. Il est reproché à ce dernier une gestion à la petite semaine de la mairie, et un enrichissement rapide.
Le maire et ses alliés accusent Issa Tchiroma, « Les leaders du parti sont derrière tout ce qui se passe en ce moment. Le problème c’est qu’ils ne le font pas pour réorganiser la commune. Mais on espère que ça peut encore s’arranger car toute cette affaire nous attriste ».
Comme ce dernier, plusieurs conseillers municipaux sont convaincus que la destitution de Luc Kaga n’est pas la solution qui va ramener la quiétude à la mairie de Lagdo parce que le mal est ailleurs. Ils dénoncent des intrusions répétitives du sommet du parti dans la gestion de la commune. Il y a un peu plus d’un mois, neuf conseillers municipaux exaspérés par cette situation avaient même rejoint les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, le parti au pouvoir).
Pour les responsables du FSNC, c’est tout le contraire. Car, Luc Kaga est présenté comme le problème depuis des mois. À la tête de la commune de Lagdo depuis les élections de février 2020, cet instituteur de formation a toujours entretenu des relations houleuses avec les autres conseillers municipaux. Une ambiance délétère qui a complètement bloqué le développement de cette commune rurale, selon les leaders du FSNC.
Des confidences laissent entendre que ces leaders ont d’abord opté pour la méthode douce en essayant de convaincre le maire d’améliorer ses méthodes managériales. Peine perdue. C’est alors que Issa Tchiroma Bakary, le président national de cette formation politique, a décidé de passer à la phase répressive, le 20 janvier dernier, en suspendant Luc Kaga de toutes activités dans le FSNC. Il était reproché à ce dernier de poser des actes contraires à l’éthique du parti et contraires aux intérêts des populations de Lagdo.