Il y a 26 ans jour pour jour, le journaliste Pius Njawé qui n'est plus de ce monde, a été jeté en prison pour avoir parlé de la santé du président Paul Biya. Les faits remontent à octobre 1998.
Le péché du journaliste qui a même été assassiné bien après, est d'avoir évoqué «l'état de santé de Paul Biya» dans son journal "Le Messager".
La mise en garde du ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, a rappelé à bien de Camerounais, cette triste date et l'illustre personnage qu'était Puis pour la presse camerounaise.
Nous sommes en octobre 2024 et les mêmes faits se répètent, 26 ans après. Sauf que cette fois il y de vraies chances que le chef de l'Etat soit vraiment mal en point. Puisque malgré les risques que cette situation aboutisse à un renversement ou à des manifestations, il n'apparait toujours pas.
Pius Njawé est un journaliste militant pour les droits de l'homme et la liberté de la presse au Cameroun. Il est né le 4 mars 1957 à Babouantou, à l’ouest du Cameroun et est mort le 12 juillet 2010 à Norfolk, Virginie (États-Unis). Il était marié et était père d’enfants. Il avait perdu son épouse Jane Njawé dans un accident de la circulation survenu au Cameroun, ce qui le motive à fonder par la suite l'association « Jane & Justice » pour la sécurité routière et la prévention des accidents.
En 1979, il fonde le journal « Le Messager » au sein duquel il travaille comme directeur général jusqu'à sa mort survenue le 12 juillet 2010 dans un accident de la circulation aux États-Unis où il se trouvait dans le cadre d'un meeting des forces de l'opposition camerounaise avec pour but l'alternance au sommet du pays en 2011.
Ce groupe fait l'objet de nombreuses censures et pressions diverses par le régime du président Paul Biya. Pius Njawé a été emprisonné à plusieurs reprises, notamment à la fin des années 1990, mais il a continué à dénoncer la situation critique du journalisme indépendant au Cameroun. Son journal a vu passer en son sein des journalistes comme Doo Bell, Jean-Baptiste Sipa, Jean-Célestin Edjangue, Marie-Noëlle Guichi, Jean François Channon, Rodrigue Tongué, Souley Onohiolo entre autres.
Le journaliste fait partie des acteurs majeurs du processus de libéralisation de la parole publique au Cameroun. C'est grâce aux débats initiés au sein de son journal peu avant les années 1990 que l'espace public par le biais de la presse écrite a commencé à se structurer.
Pius Njawé a été lauréat du Prix de la libre expression en 1991 et de la plume d'or de la liberté en 1993.