Les restes d’un lieutenant avaient été arrachés à la famille et enterrés de force à Yaoundé. L’institution devra verser 7,5 millions FCFA en guise de préjudice moral.
Âgé environ de 60 ans, Jean Pierre Mendouga a saisi le tribunal administratif de Yaoundé d’un recours en indemnisation dans une affaire qui débute en 2014. En effet, suite au décès de son épouse, la lieutenante Mendouga Jeanine en juillet 2013, le ministère de la Défense (MINDEF) avait confisqué et enterré de force la défunte, indique l’hebdomadaire d’enquête Kalara du lundi 27 février 2017.
Pourtant, tout de suite après décès de son épouse, le plaignant avait, de commun accord avec certains responsables du MINDEF, élaboré un programme des obsèques. Seulement, quelques heures avant la levée de corps, Jean Pierre Mendouga va recevoir un coup de fil de la responsable des affaires administratives et règlementaires, un service chargé d’actions sociales au profit des militaires actifs, retraités, personnels civils et de leurs familles. Rendu sur les lieux du rendez-vous « elle m’a appris que la mise en bière n’aura pas lieu sous le prétexte que ma belle-famille est opposée à ce que mon épouse soit enterrée à Lobo et préfère la ramener à Abong-Mbang dans son village natal. Imaginez le choc de mes enfants devant ce spectacle, lorsqu’elle après avoir été habillée en vareuse, sur ordre du Colonel elle a été remise dans la glace. Le corps de ma femme a été scellé sans aucune décision de justice, sans me notifier».
Ce ne sera que quelques jours plus tard qu’il apprendra la date d’inhumation de sa femme, arrêtée au 17 aout 2013, dans sa résidence au quartier Ahala, à Yaoundé, peut-on lire dans le journal.
Considérant cette attitude du MINDEF comme une atteinte à son honneur du fait qu’il lui a été impossible d’inhumer les restes de son épouse dans le département de la Lekié comme initialement prévu, le plaignant a exigé la somme de 25 millions FCFA pour dédommagement. Le 21 février dernier, le collège des juges en charge de l’examen du procès a reconnu la justesse de sa réclamation et lui a accordé 7,5 millions FCFA en guise de préjudice moral, rapporte le journal.