• Le remaniement est proche
• Paul Biya va sortir la nouvelle liste officielle
• 3 ministres ont déjà quitté leur fonction
Le nouveau gouvernement de Paul Biya est enfin proche. Longtemps attendu, le président camerounais va finalement briser le verre de glace pour aller aux choses sérieuses.
Le remaniement sera imminent et les choses se précisent déjà que le gouvernement de Dion Ngute est orphelin. Trois personnes ne feront plus partie du prochain gouvernement de Paul Biya. Elles sont décédées. Il s’agit notamment des anciens ministres Ananga Messina, Alim Hayatou et Adoum Gargoum.
Ces trois postes étant déjà vacants, Paul Biya a enfin l’occasion tant attendue de sortir de son silence légendaire pour le remaniement ministériel. D’autres noms avaient déjà fuité dans l’affaire. Mais Paul Biya avait temporisé.
Paul Biya avait donné le ton du remaniement via des nominations officielles récentes. Parfois, compte tenu des équilibres et des enjeux de pouvoir, cette importante décision est reportée.
Seulement, les choses semblent se dessiner déjà. Le 13 juin dernier, Paul Biya a enfin signé un important décret qui laisse croire que le remaniement à proprement parler ne va plus tarder.
En effet, Madame Dimale, née Dimodi Woukitty Eugenie est, à compter du 13 juin 2022, nommée Chargée d'Etudes au Secrétariat des Conseils Ministériels.
« Article 1 : Est, à compter de la date de signature du présent décret, nommé au poste de responsabilité ci-après : SECRETARIAT DES CONSEILS MINISTERIELS : Chargée d'Etudes : Madame DIMPLE, née DIMODI WOUKITTY Eugene, Matricule 691 644-R, Cadre Contractuel d'Administration, précédemment en service au Secrétariat Général de la Présidence de la République, en remplacement de Monsieur ESSOME EKOUM Gilles Hervé, remisé la disposition du Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative.
Article 2.- L'intéressée aura droit aux avantages de toute nature prévus par la réglementation en vigueur.
Article 3.- Le présent décret sera enregistré, publié suivant la procédure d'urgence, puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais », lit-on dans le décret.
Remaniement ministériel : comment Biya procède étape par étape
Lorsqu’il décide de remanier son gouvernement, le Président de la République dresse préalablement une liste des personnalités qu’il va dégommer. Communique à son SGPR les noms des titulaires des ministères de souveraineté ; le charge ensuite de lui fournir un échantillonnage de hauts commis de l’Etat correspondant aux mêmes départements que les ministres sortants.
Après cette étape, les heureux élus sont reçus en consultation par le SGPR qui les notifie de la décision de son patron de leur accorder tel ou tel autre strapontin. Enfin, le Chef de l’Etat reçoit le Premier Ministre pendant plusieurs heures le jour dit, quelques heures seulement avant la publication du nouveau cabinet.
Paul Biya n’écoute pas les battements de son cœur, lorsqu’il s’agit de rabattre les cartes pour assurer la pérennité de son régime. Même des proches tels que Léopold Ferdinand Oyono, Paul Tessa, Christian Mataga ou encore très récemment, Martin Belinga Eboutou l’ont appris à leurs dépens.
Alors qu’il avait lui-même formulé le vœu de quitter le cabinet civil, suite aux récurrents soucis de santé, l’ancien DCC fut dégommé sans être prévenu en 2018 pendant qu’il se trouvait cloué sur un lit d’hôpital à Genève en Suisse. Mis au parfum de son limogeage par le capitaine Jean Noah, aide-de-camp du Président à l’époque des faits, celui-ci fut également remercié pour « espionnage ».
Dans un ouvrage publié aux Editions l’harmattan, sous le titre : le secrétaire général de la Présidence de la République entre mythes, textes et réalités… Jean-Marie Atangana Mebara revient sur quelques temps forts qui ont marqué son passage dans ce sanctuaire du pouvoir d’Août 2002 à septembre 2006.
En même temps, il brosse les traits de caractère saillants de celui qui fut son ex patron Paul Biya, qui reste encore aujourd’hui considéré par bon nombre d’exégètes et d’observateurs- comme l’un des hommes d’Etat, les plus secrets du continent noir.
Le successeur d’Ahmadou Ahidjo révèle l’ancien Sgpr, prend sa fonction très au sérieux et se refuse de toute proximité familiarité avec ses ministres, qu’il considère d’abord et avant tout comme de simples collaborateurs et rien de plus. Il préfère, dit-il, être appelé « Monsieur le Président de la République », plutôt que « Excellence » arguant que les sous-préfets et de banals responsables d’association ou des chefs de quartier se font appeler comme tel.