Le palais d'Etoudi passe l'éponge sur l'affaire des 150 millions

éveques Cameroun Les évêques catholiques à Bamenda visés par une plainte du consortium des parents d’élèves.

Wed, 4 Oct 2017 Source: cameroon-info.net

Dans l’histoire du Cameroun, un seul évêque est passé derrière les barreaux. Les autres affaires concernant les dignitaires de l’Eglise catholique se soldent par un désistement ou un silence total.

Le bihebdomadaire Repères dans sa parution du 4 octobre 2017 s’est penché sur la question de l’emprisonnement des cadres de l’Eglise catholique au Cameroun.

«Que voulez-vous que je vous dise ? Si quelqu’un est accusé de quelque chose, il faut fournir des clarifications avant de trancher sur la question en sa faveur. Un peu comme pour dire que, lorsqu’on suspend un procès, il n’est pas exclu que les mêmes causes produisent les mêmes effets et que la situation puisse recommencer plus tard. » S’exprime en ces termes Mgr Cornelius Fontem Esua, archevêque de Bamenda. C’était le 25 septembre 2017 après que le tribunal de première instance de Bamenda a décidé de l’arrêt des poursuites contre trois évêques et un prêtre de ce diocèse.

Selon je journal, la citation à comparaitre avait été servie aux évêques par Me Achu Julius, avocat réputé proche du pouvoir et qui défendait un consortium de parents d’élèves. Parmi ces parents, des officiers de l’armée. Tous reprochaient à ces dignitaires de l’église catholique du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’avoir perçu la totalité des frais de scolarité de l’année dernière mais «accepté » de «paralyser» l’école, en suivant le mot d’ordre de grève lancé par certains leaders de syndicats de ces Régions. Les plaignants réclamaient 150 millions de FCFA de dommages et intérêts.

Le procès n’aura donc pas trainé comme très souvent. Il aura duré juste cinq mois, du 12 avril au 25 septembre 2017. Pourtant ce différend cristallisait des attentes au sein de l’opinion, pour son lien ténu avec la crise anglophone, née à Bamenda. D’autant que d’aucuns étaient convaincus que la Confédération épiscopale provinciale de Bamenda (Bapec) que coordonne Mgr George Nkuo ayant suggéré le fédéralisme dans son mémorandum de 12 pages au chef de l’Etat le 22 décembre 2016, allait s’attirer les foudres d’Etoudi au regard notamment de la citation directe adressée aux prélats le 12 avril dernier. «Nous pensions à cela même dans nos rencontres. C’est pour cela qu’à un moment donné, l’archevêque (de Douala Samuel Kleda, Ndlr) suggérait que les parents ne se limitent pas seulement aux écoles catholiques mais à celles d’autres confessions religieuses», peut-on lire.

Visiblement les parents et leurs avocats ont décidé de passer l’éponge sur ce qui les opposait. Ce qui, pour certains, trahit la volonté du pouvoir de Yaoundé qui n’apprécie pas la présence d’un dignitaire catholique devant la barre, contrairement au régime précédent.

Le journal relève qu’au Cameroun, jusque-là, c’est l’affaire Mgr Albert Ndongmo qui a conduit tout un évêque en prison. Pierre Ela, auteur prolixe, détaille dans son livre ‘’Le calice et le glaive’’ les raisons de cette arrestation historique.

Source: cameroon-info.net