La problématique d’encadrement de proximité des populations se complexifie, lorsqu’on ne sait pas « Qui est qui ? Qui fait quoi ? Qui est où ? ».
Qu’il s’agisse des préoccupations d’ordre politique, avec la mise sur pied d’un fichier électoral fiable, des défis légaux ou juridiques ou même des chantiers de développement socio-économique, la place de l’état-civil est capitale.
Cavaye Yeguié Djibril va même plus loin, en dégageant « l’impérieuse nécessité de se faire établir les actes d’état-civil dans ce contexte sécuritaire où l’Etat doit tout contrôler. Car, il y va de sa propre survie et de celle des populations ».
Mardi, à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, l’ouverture de l’atelier d’implication des parlementaires dans la campagne de sensibilisation des populations sur la nécessité de se faire établir des actes d’état-civil, a donné lieu à un véritable plaidoyer. C’était en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MINATD), René-Emmanuel Sadi et de S.E Christine Robichon, ambassadrice de France, l’un des pays-partenaires du Cameroun dans ce processus.
A l’initiative de l’Ecole citoyenne et politique de Yaoundé (ECPY), ledit atelier était l’occasion pour le MINATD de faire le point des réformes entreprises par le gouvernement dans le domaine des actes d’état-civil. En effet, à travers le projet de réhabilitation des actes d’état-civil, décidé par le chef de l’Etat, d’importantes avancées sont enregistrées en vue de la sécurisation du système.
« Nous avions noté d’importantes irrégularités au départ, à savoir le manque de personnel qualifié, le système peu sécurisé, l’absence d’archivage ou l’indifférence des populations. Mais à ce jour, nous notons une nette amélioration dans le processus », a souligné René-Emmanuel Sadi.
Par ailleurs, l’Etat a, par exemple, décidé de la prorogation des délais de déclaration des naissances et des décès, qui passe de 30 jours à 90 jours. De plus, avec la création du Bureau national d’état-civil (BUNEC), ou la transformation des centres spéciaux en centres secondaires d’état-civil, un meilleur déploiement des ressources et un encadrement juridique sont notables.
Au regard de ces réformes, le péril reste toujours persistant sur la
nationalité camerounaise, notamment avec la crise centrafricaine ou les exactions de Boko Haram. L’ECPY, à en croire son directeur, l’honorable Vincent de Paul Emah Etoundi, veut donc que les parlementaires sensibilisent plus. Qu’ils accompagnent les populations, leurs élus, vers l’établissement systématique de leurs actes d’état-civil. Un combat pour une citoyenneté agissante et une légitimité renfoncée.