Si l'on ne considère que son aventure au SDF à son passage par le MRC, Célestin Djamen n'est certes pas le premier des transhumants politiques du Cameroun.
Mais d'après l'analyste politique du nom de Jean-Pierre Du Pont, le président du parti politique APAR est un homme poisseux. Il paraît même que John Fru Ndi avait prévenu Maurice Kamto, lorsqu'il a appris que Célestin Djamen a rejoint le MRC.
Du Pont fait d'autres révélations sur la poisse que porte Djamen, dans une tribune. Lisons plutôt:
"Il y’a en effet , hommes comme femmes , des gens qui semblent en permanence traîner la poisse avec eux , et attirer le malheur partout où ils passent . Généralement, ils se distinguent par leur propension à transformer en échec , la moindre entreprise , qu’ils initient ou à laquelle sont associés et mêlés leurs noms.
Ce phénomène, en Afrique noire où les superstitieux croient dur comme fer , que l’augure de tout acte néfaste , trouve son explication dans un mauvais sort émanant de la colère des ancêtres , est conjuré par un bain exorciste administré généralement au village , par des patriarches initiés.
Tenez le cas du créateur du groupuscule 'M’a par', secte d’un noyau de prébendiers courtisans , qui fait office de parti politique. Apprenant que le Sieur avait opéré une énième transhumance politique, genre dans lequel il excelle, en direction du MRC , le sang de John Fru Ndi , ne fit qu’un tour. Il se saisit aussitôt de son téléphone, et appela le patron de ce parti , avec lequel il avait collaboré en 1992 , pour le prévenir en des termes on ne peut plus clairs: "I don hear say that bad luck picking don join wouna . Make you lookout for hi oooo! Na wishy picking way he di carry and throw bad luck every place he di go . Make you look am fine fine ooo!"
Quelques temps plus tard , c’est la catastrophe. Au terme d’une marche pacifique à laquelle il prenait part , c’est l’engrenage. La police tire à vue et à balles réelles sur des manifestants, sans sommations . Ensuite on embarque tout le monde, direction prison pour un séjour de 9 mois , sans motivations légales apparentes.
Recruté sur recommandation d’Étoudi , pour aller faire le pitre , et superviser une élection présidentielle au Tchad , histoire de servir de caution de transparence pour le 6e mandat consécutif de l’ubuesque dictateur Idriss Deby, c’est la catastrophe.
Ré-élu avec un score soviétique, le maître des lieux meurt assassiné , une semaine à peine plus tard , le jour même où devaient être annoncés les résultats officiels.
De retour à Douala, où il squatte chez la maman de son rejeton , pour lequel il fait à l’occasion office de baby-sitter, quand celle-ci vaque à ses occupations de vendeuse de beignets, la maison de la voisine, prend soudainement feu sans explication logique aucune.
Au cours d’une réunion de sa secte, dont il a réuni les partisans dans un restaurant , fort du pécule perçu au Tchad, c’est l’engueulade suivie d'un échange houleux de coups de poings, avec le propriétaire des lieux, qui l’expédie sans ménagement au sol, ainsi que son chapeau de morguier croque-mort, d’un direct gauche en pleine mâchoire".