Jean Claude Tsila vient de prendre un arrêté suspendant les activités de la Mission d’Intégration et de Développement pour l’Afrique (MIDA) sur toute l’étendue du département dont il a la charge.
C’était trop beau pour durer. Le préfet du département du Mfoundi
vient donc de mettre un terme à la « distribution gratuite de l’argent
» dans sa circonscription administrative par la Mission d’Intégration et de Développement pour l’Afrique (MIDA). Les langues commençaient déjà à se délier face au silence des autorités administratives et forces de l’ordre sur ce qui apparaissait vraisemblablement comme une arnaque dans la ville de Yaoundé depuis un certain temps, les formations payantes de la MIDA. Le patron du département du Mfoundi qui, informe-t- on, avait plusieurs fois convoqué les lea- ders de ce mouvement, sans que ces derniers ne daignent obtempérer, a donc fini par sévir. Il a décidé à travers un arrêté de suspendre les activités de ce mouve- ment sur toute l’étendue de son département.
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Jean Claude Tsila motive sa décision par un certain nombre de motifs contre ce mouvement. Notamment, l’existence illégale, usurpation de fonctions, corruption de la jeunesse, port illégal d’insignes et d’uniformes militaires et escroquerie par appel au public. Des scel- lés ont d’ailleurs été posés sur le siège de ce mouvement au quartier Ahala à Yaoundé.
Après le cas du pasteur Dieunedort Kamdem, aujourd’hui en fuite et dont certaines sources indiquent qu’il serait en exil au Canada, un mandat d’arrêt avait été lancé contre lui depuis le 1er mars 2018 par le patron de la division régio- nale de la police judiciaire du Centre, pour « escroquerie aggravée en coaction au préjudice du collectif des investisseurs de Gesem Cameroun ». Voilà une vaste opéra- tion d’arnaque qui vient d’être stoppée dans la ville de Yaoundé. Comme l’expli- quait son administrateur Patrick Pen, à l’occasion de la clôture de la 5ème vague du projet social J2PIST de la MIDA, le 10 Février 2018, les candidats devaient sim- plement s’acquitter d’une inscription de 12 500 FCFA pour une personne. Si ce candidat représente une association de plusieurs membres, la possibilité d’affi- lier tous les membres lui est offerte, tout
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en étant leur seul mandant. Après une formation initiale d’un mois mais qui fait, d’après les encadreurs, une semaine d’intense cours et travaux pratiques, les candidats sortent avec un parchemin recensant leur moyenne. En plus du par- chemin, le projet J2PIST octroie à chacun un micro-financement de 70 000 FCFA par personne, s’agissant d’une adhésion simple. S’il s’agit d’une adhésion com- mune d’associations ou groupes de per- sonnes, la somme de 65 000 FCFA/per- sonne est octroyée en fonction du nom- bre d’adhérents de l’association.
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Au mois de février dernier, le projet J2PIST était déjà à sa 7ème vague, et l’on annonçait déjà avoir formé plus de 80 000 jeunes et distribué plus de 02 mil- liards de FCFA. Pour ses concepteurs, la MIDA a été créée lors de la 37e session de la Conférence des Chefs d’Etats et gou- vernement d’Afrique à Lusaka en Zambie en 2001, avec pour but de déve- lopper l’humanitaire et l’intégration des peuples africains en général. C’est à ce titre que l’administrateur général de la MIDA, Patrick PEN expliquait que « l’ob- jectif avoué de la chaîne de valeur J2PIST est de réduire considérablement l’oisiveté et le chômage au sein de la société ».