Les services de la présidence camerounaise s’activent discrètement à peaufiner les préparatifs d’une visite au Vietnam du chef de l’Etat Paul Biya, qui a fait de la diversification des partenariats un élément central de sa diplomatie afin d’élargir les possibilités de financement de l’économie nationale.
M. Biya a été invité par son homologue vietnamien Tran Dai Quang, révèlent des sources proches de la présidence. Les dates sont tenues secrètes. Cette visite sera l’occasion pour les deux pays de renforcer leurs relations bilatérales.
C’est en 2013 que Hanoï avait pour la première fois ouvertement manifesté son intérêt pour les investissements au Cameroun en décrochant, à la surprise générale, la première licence 4G du marché national de la téléphonie mobile à travers son opérateur Viettel.
Cette acquisition était apparue comme une intrusion dans un marché en croissance contrôlé par les filiales locales du français Orange et du sud-africain MTN, implantées depuis plus d’une décennie au Cameroun.
Pour les autorités de Yaoundé, ce choix inattendu était surtout destiné à démontrer la logique de diversification des partenaires économiques prônée par le président Paul Biya, au-delà de la sphère des partenaires traditionnels représentés par les pays de l’Union européenne (UE), la France en tête, et les Etats-Unis.
Depuis 2010, ces autorités s’emploient à mettre en œuvre un Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) dont l’objectif est de permettre au Cameroun d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure ou pays émergent à l’horizon 2035.
Pour accélérer ce processus, le pays multiplie les initiatives pour intensifier l’attrait des investissements directs étrangers (IDE). C’est le cas de la tenue en 2016 d’une conférence économique internationale à Yaoundé, sur le thème « Le Cameroun, terre d’attractivités ».
En visite à Rome en mars, le président Paul Biya a vanté lui-même les atouts de son pays lors d’une rencontre avec le patronat italien, après des entretiens en tête à tête avec son homologue Sergio Mattarella.