Le procès d'Ahmed Abba à nouveau renvoyé

Ahmed Abba, Le Correspondant De RFI Au Cameroun Ahmed Abba, correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun

Fri, 20 Oct 2017 Source: rfi.fr

Notre confrère correspondant de RFI en haoussa, arrêté à Maroua dans l'extrême-nord du Cameroun en juillet 2015 et emprisonné depuis alors qu’il faisait son travail de journaliste, est poursuivi pour non dénonciation et blanchiment d'un produit issu d'un acte de terrorisme. Il avait été condamné en première instance à dix ans de détention ferme. L'audience d'hier qui a duré près de quatre heures a opposé l'accusation et la défense sur la question de la recevabilité de documents présentés comme à charge par le ministère public. Le procès a finalement été renvoyé au 16 novembre 2017.

Le commissaire du gouvernement et les avocats de la défense se sont livrés tout au long de l’audience à un débat très disputé, l’enjeu étant la recevabilité ou non en l’absence de toute autre preuve ou de témoin de documents présentés comme à charge par l’accusation.

Finalement, admis au procès, l’examen au fond de ces documents devrait s’avérer crucial. « Il y a ce procès-verbal d’audition du suspect qui a été établi à la gendarmerie, plus de quatre mois après son arrestation. Il y a le procès-verbal de saisie. Le procès-verbal de synthèse, d’enquête préliminaire. Tous ces documents ont été établis pratiquement quatre à cinq mois après son arrestation. Toutes les pièces sont enterrées à l’arrestation d’Ahmed Abba. Donc je ne peux pas comprendre que mon client soit d’abord arrêté, et par la suite, qu’on va chercher les pièces pour établir sa culpabilité », s'étonne maître Clément Nakong, l’un des avocats d’Ahmed Abba.

La défense, qui dit rester sereine dans la perspective de cette prochaine audience, a néanmoins sollicité un report pour bien la préparer : « Il s’agit simplement de mieux préparer notre client parce que, qu’on le veuille ou non, il a été condamné à dix ans d’emprisonnement en instance, donc il est question pour nous de défendre sa liberté, sans lésiner sur aucun moyen. Nous avons pensé qu’il était de bon ton que nous prenions un tout petit peu de temps pour nous mettre dans de bonnes conditions pour donner sa version des faits. »

Ce procès en appel qui se distingue par une certaine célérité pourrait dès le 16 novembre livrer son verdict.

Source: rfi.fr