L’absence de l’homme d’affaire Yves Michel Fotso, l’un des co-accusés de l’ancien secrétaire général à la présidence dans l’affaire du détournement de fonds relatif à l’acquisition d’un avion présidentiel, est à l’origine du renvoi.
C’est parti pour le 5 avril prochain. Peutêtre qu’à cette date, la Cour suprême se prononcera enfin sur le pourvoi en cassation de l’ex ministre de l’Administration territoriale, Marafa Hamidou Yaya.
Hier mardi 22 mars à Yaoundé, le premier président de la Cour suprême n’a eu que le temps de constater qu’Yves Michel Fotso, l’un des coaccusés de l’ancien secrétaire général à la présidence était absent.
Les conseils de l’ancien directeur général de la défunte Cameroon Airlines, Yves Michel Fotso, expliquent, dans une correspondance adressée à la cour, que pour des raisons de santé, leur client se trouve alité. Ils ont par conséquent sollicité un report de cause.
4 ans pour statuer au lieu de 6 mois
Accusés du détournement de 29 millions de dollars (environ 24 milliards de F CFA) destinés à l’achat d’un avion présidentiel en 2001, l’ancien secrétaire général à la présidence, Marafa Hamidou Yaya et l’homme d’affaires Yves Michel Fotso ont écopé de 25 ans de prison le 22 septembre 2012 devant le Tribunal de grande instance de Yaoundé.
Julienne Nkounda, cadre de banque, a quant à elle été condamnée à 15 ans de prison ferme.
Saisie 2 jours après le verdict, la section spécialisée du Tribunal criminel spécial (Tcs) à la Cour suprême a donc attendu presque…4 ans pour examiner le pourvoi en cassation des condamnés alors que la loi qui créé le Tcs lui donne 6 mois maximum pour vider sa saisine.
Ambitions présidentielles
Ces trois dernières années, de nombreux rapports du département d’Etat américain sur l’état des droits de l’homme au Cameroun ont fait de Marafa Hamidou Yaya un prisonnier politique.
Pour de nombreux associations et ONG de défense des droits de l’homme, le seul tort de cet exproche collaborateur de Paul Biya est d’avoir, au cours d’un échange avec l’ambassadeur des Usa au Cameroun, envisagé de lui succéder à la tête de l’Etat du Cameroun comme l’ont révélé les câbles de Wikileaks en 2007.
Depuis le 10 février dernier, une campagne internationale baptisée « Libérez Marafa, maintenant » est lancée en vue de sensibiliser l’opinion internationale sur sa situation carcérale et d’en appeler à sa libération.
Son coaccusé, Yves Michel Fotso est lui aussi reconnu comme prisonnier politique par l’ONG française Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun depuis février dernier.