Les délibérations sont attendues lundi 30 octobre au tribunal militaire de Yaoundé. De « avion me laisse », quartier populeux de Maroua, à ‘Domayo’ ; de l’ancien « relais ferngo » au ‘pont vert’, les embrassades se suivent et vont se poursuivre jusqu’au lundi 30 octobre, jour du verdict. Ils sont nombreux qui vont faire le voyage, pour soutenir leur fils, leur père, leur leader malgré lui. C’est que les nouvelles sont bonnes.
Après 3 ans d’une âpre bataille judiciaire, la justice va-t-elle triompher ? Le procès de Me Harissou tire à sa fin. Du moins c’est ce que laissent augurer les débats qui ont pris fin hier avec les plaidoiries des avocats.
Pouvait-on en douter ? Cette affaire était cousue de fil blanc. Prenant la mesure, Madame Eko Eko, présidente du tribunal militaire avait donné le ton dans ce dossier en s’en dessaisissant pour conflit d'intérêt. Cela augurait de ce que l’affaire était parti sur des bonnes bases, malgré les multiples renvois. Le président Iroume a par la suite eu l'indépendance nécessaire pour écarter des débats tout ce qui venait de la Dgre.
Le président Edou a enfoncé le clou en rejetant le témoin de l'accusation et requalifié les faits après avoir abandonné certaines charges faute de pièces à conviction. A tout seigneur tout honneur : les juges qui se sont succédé dans ce dossier ont fait preuve jusqu'à présent de courage pour ne pas cautionner une forfaiture policière.
Maître Harissou avait été faussement accusé pour participation à un projet criminel. Ceux qui ont monté cette affaire avaient voulu donner une envergure à une affaire banale dans leur propre intérêt. Il se trouve cependant que les faits dans ce dossier se sont avérés têtus. Toute tentative de les déformer a échoué. Les charges hautement criminelles ont donc été abandonnées. Sans nul doute nous sommes pratiquement à la fin de ce procès qui n’aurait pas dû avoir lieu.
Après la requalification des faits, l'audience d’hier a permis d'auditionner toutes les parties et l'affaire a été renvoyée au 30 octobre pour délibérations.