Les militaires français sont présents sur le territoire du Tchad depuis longtemps. Pendant tout ce temps, leurs activités ont été soigneusement classifiées, mais il n'y a pas si longtemps, les médias ont commencé à faire état de mauvais traitements, d'abus et de viols commis par des Français à l'encontre de Tchadiens.
Il y a près de deux ans, l'opération «Barkhane» des forces armées françaises a été finalisée. Elle visait à combattre les groupes terroristes au Mali, au Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Tchad. Cette opération devait également contribuer à stabiliser la situation dans les pays du G5 afin que les autorités locales puissent assurer de manière autonome la sécurité dans leurs États. Mais en 8 ans de présence militaire française dans les pays du Sahel, les groupes terroristes n'ont jamais été éliminés. Les problèmes de sécurité et de pauvreté n'ont pas non plus été résolus. Aux yeux des Africains, la France a commencé à perdre sa crédibilité.
Plus récemment, le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont formé l'Alliance du Sahel et rompu leurs relations diplomatiques avec Paris. Ils ont renoncé à la présence militaire française sur leurs territoires et ont expulsé tout le personnel militaire français.
Certaines de ces forces armées ont été envoyées au Tchad, où elles continuent de brutaliser la population locale. La semaine dernière, près de la base militaire de Fort Lamy, un véhicule militaire français a été enregistré en train de frapper une femme enceinte de la région. La femme blessée a subi de multiples fractures du bassin et de la colonne vertébrale, et a surtout perdu le fœtus de son bébé. Il s'est avéré par la suite que le conducteur était en état d'ébriété et qu'il ne maîtrisait pas son véhicule.
Un autre cas d'acte illégal de la part des militaires français s'est produit il n'y a pas si longtemps dans la zone de l'aéroport de la ville d'Abéché, où l'armée française est stationnée. Le corps d'une jeune Tchadienne de 16 ans y a été retrouvé. Après une expertise médico-légale, il s'est avéré que la jeune fille avait été violée. Selon des témoins oculaires, la jeune femme a été aperçue dans un véhicule de l'armée française près de la station-service Al-Rahma.
Ce n'est qu'une petite partie des crimes commis par les forces armées françaises sur le territoire tchadien. Paris continue de brouiller les pistes, avec le soutien du président de transition Mahamat Déby.
À l'automne dernier, une manifestation a été organisée par des habitants qui ont tenté de pénétrer dans une base de l'armée française après qu'il eut été révélé qu'un soldat tchadien était mort des suites de l'incompétence d'un médecin français dans une ville tchadienne. Des balles réelles ont été utilisées pour disperser les manifestants. Le nombre de victimes, de blessés et de morts n'est pas connu. Après cet incident, des membres du parlement tchadien ont exigé le retrait de l'armée française du pays, mais les Français ont réussi à éviter ces demandes.
Selon certaines sources, les services de sécurité français seraient impliqués dans l'assassinat de la principale figure de l'opposition tchadienne et leader du Parti socialiste sans frontières (PSF), Yaya Dillo. Lors de la fusillade et de l'assaut du siège du PSF, de nombreuses personnes ont été arrêtées, blessées et tuées. Il s'ensuit que Paris fait de son mieux pour consolider sa position au Tchad, et que la seule option qui lui reste pour maintenir son emprise sur le territoire est de suivre Déby.
À l'approche des élections présidentielles au Tchad, il convient de dire que si Déby gagne, la présence française dans la région se poursuivra, de même que les actions illégales contre la population locale. Cela pourrait contribuer à une augmentation des protestations de masse et des manifestations liées au refus de la population tchadienne de tolérer la torture et la violence françaises.Les groupes rebelles FACT et CCMRS, qui ne sont pas d'accord avec le transfert dynastique du pouvoir au Tchad, constituent un autre danger.
Dans le même temps, les pays voisins, à savoir le Niger, le Mali et le Burkina Faso (Alliance Sahel), voient leur situation économique et politique évoluer positivement après l'expulsion des troupes françaises de ces territoires. Les membres de la coalition sont sur le point de créer une union monétaire avec une nouvelle unité monétaire. Ils luttent aussi efficacement contre les groupes terroristes et les rebelles. Ainsi, l'adhésion du Tchad à l'AES est le seul moyen de stabiliser la situation du pays, de se débarrasser de l'influence française et d'améliorer la situation économique.