Le terrible Fochivé est mort ruiné ; un message clair aux securocrates qui martyrisent le peuple

Il est mort au lendemain de sa démission par Paul Biya

Thu, 1 Jun 2023 Source: www.camerounweb.com

Qui ne connait pas le redoutable Jean Fochivé ? Peut-être la jeune génération qui ignore son histoire. Né en 1931 à Foumban au Cameroun et mort le 11 avril 1997 à Yaoundé, Jean Fochivé est un haut fonctionnaire et homme d'État camerounais qui a dirigé les services de renseignement du Cameroun.

Chef de la police politique camerounaise depuis le lendemain de l'indépendance, il était craint des Camerounais pour la réputation d'avoir réprimé les maquis des Grassfields et sa lutte acharnée contre l'UPC dans les années 1960, incluant l'utilisation à grande échelle de la torture. En période de crise sociale, les présidents Ahidjo et Biya ont toujours fait appel à ses services pour ramener l'ordre et la sécurité avec un certain succès. Il manifestait d'importants sentiments xénophobes à l'égard des Bamilékés.

Accusé d'entretenir des relations avec des escrocs camerounais à l'étranger, il perd la confiance de Paul Biya qui le démet de ses fonctions en 1996. Il décède à Yaoundé en avril 1997. Malheureusement, Jean Fochivé est mort ruiné. Sa misérable mort est un message adressé à tous les securocrates qui martyrisent le peuple afin de préserver le pouvoir d’un individu là, prépare l’après pouvoir.

« Fochivé a fait pire que vous et à la fin de sa vie, il n’avait plus grand chose », indique Arol Ketch. Voici ce qu’il disait à son neveu quelques jours avant sa mort :

« Je sais que tu dois être surpris de m’entendre dire cela. Personne du reste ne pourrait le croire. Mais, franchement, je n’ai pas mis de l’argent de côté. J’ai passé toute ma vie à me battre pour que les autres demeurent au pouvoir sans jamais penser un seul instant à ce que je deviendrais si un jour l’on me laissait tomber comme cela semble être le cas aujourd’hui.

Tout ce que j’ai comme fortune se limite à ma plantation de la COC à Foumbot, une exploitation de café que j'avais acquise à des expatriés grâce à mon ex-épouse Denise. Tu comprends donc que si dans de telles conditions, je décidais d'aller vivre en France, je mourrai de soucis et de misère. En ce moment, je suis en train de frapper à toutes les portes pour trouver une affaire juteuse où je pourrais gagner de l‟argent en investissant mes petites épargnes.

D’ailleurs, tout à l'heure, mon épouse Germaine va s’envoler pour Rome où elle doit rencontrer des amis qui nous ont proposé une bonne affaire de motos. Si tu n'es pas pressé, nous irons ensemble l'accompagner à l'aéroport de Nsimalen. Ne t‟inquiète pas, je te payerai ton hôtel »

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