Théologien catholique né au Cameroun et philosophe de renom, Fabien Eboussi Boulaga n’est plus. L’avocat des droits de l’homme est décédé samedi à l’âge de 84 ans après avoir passé deux semaines à la clinique Jourdain de Yaoundé.
Fabien Eboussi Boulaga est une figure polémique connue au Cameroun, surtout après la publication de deux ouvrages: «Bantou Problematique» en 1968 et «La Marque» en 1974, qui ont provoqué un tollé général dans les milieux ecclésiastiques et ont appelé au départ organisé des missionnaires.
Trois ans plus tard, il publie «La Crise du Muntu» qui aborde les questions d’authenticité et de tradition, sujet particulièrement à la mode dans les années 1970.
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En 1980, il a décidé de quitter les jésuites et a demandé à revenir à la vie laïque. Son départ de la vie sacerdotale et religieuse était le produit d’une décision mûrement réfléchie après avoir affirmé avoir «perdu la foi» depuis 1969.
Un an après avoir quitté la prêtrise, il publie «Christianisme sans fétiche», qui remet en question les postulats dogmatiques et métaphysiques du catholicisme dans un contexte colonial.
Titulaire d’une licence en théologie de l’Université de Lyon, d’un doctorat en philosophie et en lettres, Fabien Eboussi Boulaga a été professeur à Abidjan, puis professeur à l’Université de Yaoundé.
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Dans les années 1980, Fabien Eboussi Boulaga est devenu actif dans des associations de défense des droits de l’homme. Il a publié des ouvrages, d’abord sur la théologie, puis sur la politique. Depuis 1994, il est professeur à l’Université catholique d’Afrique centrale.